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Guide Complet pour Déclarer vos Revenus Airbnb en LMNP

Vous louez un bien sur Airbnb et la période de déclaration fiscale approche à grands pas ? Vous vous demandez comment naviguer dans le labyrinthe des obligations fiscales sans y perdre votre latin (et votre argent) ? Soyez rassuré, si la fiscalité des locations saisonnières peut paraître complexe, elle est tout à fait maîtrisable avec les bonnes informations. Déclarer ses revenus locatifs est une étape obligatoire, mais c’est aussi une opportunité d’optimiser votre imposition.

Ce guide pratique est conçu pour vous éclairer sur toutes les facettes de la déclaration de vos revenus Airbnb en tant que Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). Nous aborderons les revenus à prendre en compte, le choix crucial entre les régimes fiscaux, et les démarches concrètes pour être en parfaite conformité avec l’administration fiscale.

Les Fondamentaux de la Fiscalité Airbnb pour les LMNP

Avant de plonger dans les formulaires, il est essentiel de comprendre le cadre légal. Les revenus que vous percevez via des plateformes comme Airbnb, Abritel ou Booking ne sont pas considérés comme des revenus fonciers classiques. Ils relèvent de la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Par conséquent, le statut par défaut pour la majorité des hôtes est celui de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP).

La première étape, souvent méconnue mais obligatoire, est de déclarer votre activité. Vous devez vous immatriculer en tant que LMNP sur le site du guichet unique de l’INPI. Cette démarche, à effectuer dans les 15 jours suivant le début de votre activité, vous permet d’obtenir un numéro SIRET. Ce numéro est indispensable pour identifier votre activité auprès de l’administration fiscale.

Il est également important de savoir que les plateformes comme Airbnb ont l’obligation légale de transmettre automatiquement le montant brut de vos revenus annuels à l’administration fiscale, en application de la directive européenne DAC7. Il est donc illusoire de penser passer sous les radars. Une déclaration précise et honnête est non seulement une obligation, mais aussi votre meilleure protection contre un éventuel contrôle fiscal.

Quel Montant Exact Faut-il Déclarer ?

L’une des questions les plus fréquentes concerne le calcul du revenu à déclarer. La règle est simple : vous devez déclarer la totalité de vos recettes brutes. Cela signifie la somme de tous les montants payés par les voyageurs, avant toute déduction.

Concrètement, votre revenu brut imposable inclut :

  • Le prix des nuitées.
  • Les frais de ménage que vous facturez aux voyageurs.
  • Toute autre prestation facturée (petit-déjeuner, location de matériel, etc.).

Une erreur commune est de ne déclarer que le montant effectivement viré par Airbnb sur votre compte bancaire. Or, ce montant a déjà été amputé des frais de service de la plateforme. Ces frais de service hôte ne doivent pas être soustraits de vos recettes brutes. Ils constituent une charge que vous pourrez déduire si vous optez pour le régime réel.

Exemple concret :
Marc a loué son appartement pour 4 nuits. Voici le détail de la transaction :

Description Montant
Prix des nuits (4 x 48 €) 192,00 €
Frais de ménage 10,00 €
Total payé par le voyageur (hors frais voyageur) 202,00 €
Frais de service hôte (3% + TVA) -7,27 €
Montant versé à Marc 194,73 €

Dans cet exemple, le montant que Marc doit déclarer comme recette est de 202 €. Les 7,27 € de frais de service sont une dépense professionnelle.

Vérifiez votre déclaration pré-remplie

L’administration fiscale peut pré-remplir votre déclaration avec les données transmises par Airbnb. Il est crucial de vérifier ce montant. Parfois, des erreurs peuvent s’y glisser, comme l’inclusion de la taxe de séjour (qui ne constitue pas un revenu pour vous). Fiez-vous toujours au récapitulatif annuel de vos revenus bruts, disponible dans votre espace hôte sur Airbnb.

Micro-BIC ou Régime Réel : Le Choix Stratégique

Une fois votre revenu brut déterminé, vous devez choisir un régime fiscal. C’est une décision fondamentale qui impactera directement le montant de vos impôts. Deux options s’offrent à vous : le régime Micro-BIC et le régime Réel Simplifié.

Le Régime Micro-BIC : La Simplicité avant Tout

Le régime Micro-BIC est le régime par défaut. Sa grande force est sa simplicité : vous déclarez vos recettes brutes, et l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire pour charges. Vous êtes ensuite imposé sur le montant restant.

Les règles de cet abattement ont récemment évolué :

  • Pour les revenus 2024 (déclarés en 2025) :
    • Locations meublées classiques : Un abattement de 50 % s’applique si vos recettes annuelles sont inférieures à 77 700 €.
    • Meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes : L’abattement est de 71 % pour des recettes inférieures à 188 700 €.
  • À partir des revenus 2025 (déclarés en 2026) :
    • Locations meublées classiques : L’abattement chute à 30 % pour des recettes ne dépassant pas 15 000 €.

Ce régime est intéressant si vos charges réelles sont très faibles (inférieures au pourcentage de l’abattement). Cependant, avec la baisse de l’abattement à 30%, il perdra une grande partie de son attractivité pour de nombreux hôtes.

Tableau comparatif des régimes fiscaux LMNP pour Airbnb

Le Régime Réel Simplifié : L’Optimisation Fiscale

Plus complexe, le régime Réel est souvent bien plus avantageux. Il consiste à déduire de vos recettes l’ensemble de vos charges et frais réels. Si vos charges sont supérieures à l’abattement du Micro-BIC, ce régime vous permettra de réaliser des économies d’impôt significatives.

La liste des charges déductibles est longue :

  • Frais de service Airbnb
  • Intérêts d’emprunt et frais de dossier
  • Taxe foncière et Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
  • Primes d’assurance (PNO, GLI)
  • Factures d’eau, d’électricité, de gaz, d’internet
  • Frais d’entretien, de réparation et petites fournitures (produits ménagers, ampoules…)
  • Frais de comptabilité

Mais le véritable atout du régime réel est l’amortissement. C’est un mécanisme comptable qui vous permet de déduire chaque année une fraction du prix d’achat de votre bien immobilier, de vos meubles et des gros travaux. Cet amortissement en LMNP représente une charge fictive (elle ne correspond pas à une sortie d’argent) qui vient réduire considérablement, voire annuler, votre bénéfice imposable. Dans plus de 8 cas sur 10, les loueurs au régime réel ne paient pas d’impôt sur leurs revenus locatifs pendant plusieurs années.

Comment Choisir le Bon Régime ?

Le calcul est simple : si le total de vos charges déductibles (y compris l’amortissement) dépasse l’abattement forfaitaire du Micro-BIC (30% ou 50% selon l’année), le régime réel est plus avantageux. Pour la grande majorité des propriétaires, c’est le cas.

La complexité du régime réel peut effrayer : tenir une comptabilité, remplir une liasse fiscale… C’est là que des solutions spécialisées entrent en jeu. Pour les loueurs qui trouvent la comptabilité du régime réel intimidante, des plateformes en ligne comme Ma Déclaration Meublée proposent une solution automatisée. En saisissant vos loyers et charges dans un parcours guidé, la plateforme génère automatiquement votre liasse fiscale et la télétransmet aux impôts. Cela rend l’optimisation fiscale accessible à tous, à un coût maîtrisé (à partir de 219 € TTC), sans avoir besoin de recourir à un expert-comptable traditionnel.

Les Démarches Concrètes pour Votre Déclaration

Voyons maintenant comment procéder, que vous choisissiez le régime Micro-BIC ou le régime Réel.

Déclarer au Régime Micro-BIC

La démarche est très simple et se fait directement lors de votre déclaration de revenus en ligne :

  1. Connectez-vous à votre espace sur impots.gouv.fr.
  2. À l’étape 3 « Revenus et charges », cochez la case « Revenus des locations meublées non professionnelles ».
  3. Vous accéderez alors au formulaire complémentaire 2042 C-PRO.
  4. Reportez le montant total de vos recettes brutes annuelles dans la case 5ND (ou 5OD, 5PD selon votre situation).

L’administration appliquera automatiquement l’abattement correspondant. C’est tout !

Déclarer au Régime Réel

Le processus est plus élaboré et se fait en deux temps :

  1. La liasse fiscale : Vous devez d’abord produire une liasse fiscale, composée du formulaire Cerfa n°2031 et de ses annexes (n°2033). C’est ce document qui détaille vos recettes, vos charges et vos amortissements pour déterminer votre résultat fiscal (bénéfice ou déficit). Cette liasse doit être télétransmise au Service des Impôts des Entreprises (SIE) dont dépend votre bien, généralement avant une date limite fixée en mai. C’est cette étape que des plateformes comme Ma Déclaration Meublée automatisent entièrement.
  2. Le report sur la déclaration de revenus : Une fois la liasse fiscale transmise, vous devez reporter le résultat fiscal obtenu (bénéfice ou déficit) sur votre déclaration de revenus personnelle (formulaire 2042 C-PRO). Les cases à remplir sont généralement les 5NA/5NK (pour un bénéfice) ou 5NY/5OK (pour un déficit).

Ne Ratez Pas les Échéances !

Le choix pour le régime réel doit être exercé avant la date limite de dépôt de la déclaration de revenus de l’année pour laquelle vous souhaitez en bénéficier. Pour les revenus 2024, il fallait opter avant la date limite de déclaration de mai/juin 2025. Consultez le calendrier fiscal LMNP pour ne manquer aucune échéance importante.

Points d’Attention et Cas Particuliers

La fiscalité LMNP comporte quelques subtilités qu’il est bon de connaître.

Location d’une Partie de sa Résidence Principale

Si vous louez une ou plusieurs pièces de votre habitation principale, vous pouvez bénéficier d’une exonération totale d’impôt si les revenus perçus ne dépassent pas 760 € par an. Au-delà de ce seuil, la totalité des revenus est imposable. L’amortissement de votre résidence principale LMNP est possible mais souvent déconseillé, car il peut remettre en cause l’exonération de plus-value en cas de revente.

TVA et Cotisations Sociales

  • TVA : La location meublée est en principe exonérée de TVA. Vous y serez soumis uniquement si vous proposez, en plus de l’hébergement, au moins trois des quatre services para-hôteliers suivants : petit-déjeuner, nettoyage régulier des locaux, fourniture de linge de maison, et service de réception.
  • Cotisations sociales : Si vos recettes annuelles de location saisonnière dépassent 23 000 €, vous devez obligatoirement vous affilier à la Sécurité Sociale des Indépendants et payer des cotisations sociales sur vos revenus.

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

En tant que loueur en meublé, vous exercez une activité commerciale et êtes donc redevable de la CFE. Cependant, plusieurs cas d’exonération existent :

  • Vous êtes exonéré la première année de votre activité.
  • Si vos recettes annuelles sont inférieures à 5 000 €.
  • Si vous louez occasionnellement une partie de votre habitation personnelle (principale ou secondaire), sauf délibération contraire de votre commune.

Les Risques de la Non-Déclaration

Ne pas déclarer ses revenus Airbnb peut coûter très cher. En cas de contrôle, l’administration fiscale peut remonter sur plusieurs années et vous réclamer l’impôt dû, majoré d’intérêts de retard et de pénalités pouvant aller de 10 % à 80 % du montant de l’impôt en cas de manœuvres frauduleuses. Mieux vaut être en règle pour dormir sur ses deux oreilles.

La déclaration de vos revenus Airbnb peut sembler complexe, mais elle repose sur des principes clairs. La première étape est de déterminer précisément vos revenus bruts. Ensuite, le choix entre le régime Micro-BIC et le régime Réel est crucial : si le premier offre la simplicité, le second est dans la quasi-totalité des cas la clé d’une fiscalité optimisée, notamment grâce à l’amortissement. N’ayez pas peur de la complexité du régime réel ; des outils performants existent aujourd’hui pour vous accompagner et automatiser les démarches, vous permettant ainsi de maximiser la rentabilité de votre investissement locatif en toute sérénité.

FAQ : Déclaration Revenus Airbnb LMNP

Quel régime fiscal est le plus avantageux pour ma location Airbnb ?

Le régime le plus avantageux dépend du montant de vos charges. Si vos charges réelles (incluant l’amortissement du bien et des meubles) sont supérieures à l’abattement du Micro-BIC (30 % ou 50 % de vos recettes), alors le régime Réel est plus intéressant. Pour la majorité des propriétaires, le régime Réel permet de réduire significativement, voire d’annuler, l’impôt sur les revenus locatifs.

Dois-je déclarer les frais de ménage que je facture ?

Oui, absolument. Les frais de ménage facturés aux voyageurs font partie intégrante de vos recettes brutes et doivent être inclus dans le montant total que vous déclarez, que vous soyez au régime Micro-BIC ou au régime Réel.

Quels sont les risques si je ne déclare pas mes revenus Airbnb ?

L’administration fiscale reçoit automatiquement les informations sur vos revenus de la part d’Airbnb. En cas de non-déclaration, vous vous exposez à un redressement fiscal. Celui-ci peut inclure le paiement de l’impôt éludé sur plusieurs années, des intérêts de retard, et une majoration pouvant aller jusqu’à 80% en cas de dissimulation volontaire.

L’amortissement est-il possible si je loue ma résidence principale ?

Oui, il est techniquement possible d’amortir votre résidence principale au prorata de son utilisation locative. Cependant, c’est une opération complexe et souvent déconseillée. Les charges ne sont pas déductibles pendant vos périodes d’usage personnel, et surtout, cela peut vous faire perdre une partie de l’exonération de plus-value sur la résidence principale lors de sa revente.

Comment passer du Micro-BIC au Régime Réel ?

Pour passer au régime Réel, il vous suffit de déposer une liasse fiscale (déclaration n°2031-SD) avant la date limite de la déclaration de revenus de l’année pour laquelle vous souhaitez appliquer ce régime. Cette option est ensuite valable pour un an et reconduite tacitement. Il n’est pas nécessaire d’envoyer un courrier de levée d’option en amont.

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