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Tout savoir sur la déduction des intérêts d’emprunt et ses avantages fiscaux

Vous envisagez d’investir dans l’immobilier et vous vous demandez comment optimiser votre fiscalité ? La question de la déduction des intérêts de votre crédit est centrale. En effet, transformer cette charge financière en un avantage fiscal peut considérablement améliorer la rentabilité de votre projet. Mais les règles sont strictes et varient radicalement selon l’usage du bien que vous financez. Il est donc crucial de bien comprendre les mécanismes pour prendre les bonnes décisions et maximiser vos avantages.

La possibilité de déduire les intérêts d’un prêt immobilier de vos revenus imposables est l’un des leviers les plus puissants pour les investisseurs. Cependant, cette opportunité n’est pas universelle. Le fisc établit une distinction nette entre un bien destiné à votre usage personnel et un bien destiné à générer des revenus. C’est cette distinction qui détermine si les intérêts de votre emprunt viendront ou non alléger votre facture fiscale.

Le principe général : une déduction réservée aux investissements

La règle de base est simple : la déduction des intérêts d’emprunt ne concerne pas les biens immobiliers acquis pour un usage personnel. Que ce soit pour votre résidence principale ou une résidence secondaire, la fiscalité française ne prévoit aucun avantage lié aux intérêts de votre crédit.

Résidence principale et secondaire : aucune déduction possible

Pendant quelques années, un crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt a existé pour l’acquisition de l’habitation principale. Cependant, ce dispositif a été définitivement supprimé pour toutes les offres de prêt émises après le 1er janvier 2011 et les acquisitions réalisées après le 30 septembre 2011. Aujourd’hui, que vous achetiez ou construisiez votre logement principal, les intérêts payés à la banque ne peuvent plus être déduits de vos impôts.

De la même manière, l’achat d’une résidence secondaire, destinée à vos loisirs et à votre usage personnel, n’ouvre droit à aucun avantage fiscal sur les intérêts du prêt. Ces derniers sont considérés comme une dépense personnelle et ne peuvent donc pas être soustraits de vos revenus imposables.

L’investissement locatif : le terrain de jeu de la déduction

La situation change complètement lorsque le bien immobilier est acheté dans le but d’être loué. Dans ce cas, le bien devient un actif générant des revenus (les loyers), et les frais engagés pour acquérir et entretenir cet actif, y compris les intérêts d’emprunt, peuvent être considérés comme des charges déductibles. C’est le cœur de la stratégie d’optimisation fiscale pour tout investisseur immobilier.

Toutefois, la manière dont ces intérêts sont déduits dépend du type de location (nue ou meublée) et, surtout, du régime fiscal que vous choisissez. Ce choix est déterminant et doit être mûrement réfléchi.

Calculatrice et clés de maison symbolisant le calcul de la déduction des intérêts d'emprunt

L’investissement locatif : comment déduire efficacement ses intérêts ?

Lorsque vous mettez un bien en location, vos loyers sont imposés dans deux catégories de revenus distinctes : les revenus fonciers pour la location nue, et les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) pour la location meublée. Chacune de ces catégories propose deux régimes d’imposition : un régime forfaitaire (micro) et un régime réel.

La location non meublée (Revenus Fonciers)

En location nue, vos revenus sont imposés comme des revenus fonciers.

  • Le régime micro-foncier : Il s’applique par défaut si vos revenus locatifs annuels sont inférieurs à 15 000 €. L’administration fiscale applique alors un abattement forfaitaire de 30 % sur vos loyers, censé couvrir l’ensemble de vos charges (intérêts d’emprunt, travaux, taxes, etc.). Vous ne pouvez donc pas déduire vos intérêts d’emprunt séparément ; ils sont déjà inclus dans ce forfait. Ce régime est simple mais souvent moins avantageux si vos charges réelles, notamment les intérêts, dépassent 30 % de vos loyers.
  • Le régime réel : Vous pouvez opter pour ce régime même si vos revenus sont inférieurs à 15 000 €, et il est obligatoire au-delà. Le régime réel vous permet de déduire de vos loyers l’ensemble de vos charges pour leur montant exact. Les intérêts d’emprunt constituent l’une des charges déductibles les plus importantes. Ce régime est presque toujours plus intéressant si vous avez contracté un crédit pour financer votre bien, car les intérêts représentent une part significative de vos dépenses.

La location meublée (BIC – Statut LMNP)

La location meublée, qu’elle soit de longue durée ou saisonnière, relève de la catégorie des BIC, avec le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) ou Professionnel (LMP).

  • Le régime micro-BIC : Il s’applique par défaut sous certains seuils de revenus locatifs. Il offre un abattement forfaitaire bien plus généreux que le micro-foncier.
    • 50 % pour les locations meublées classiques.
    • 71 % pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes.

    Attention, la fiscalité LMNP pour 2025 a connu des ajustements, notamment pour les meublés de tourisme non classés, dont l’abattement a été revu. Comme pour le micro-foncier, les intérêts d’emprunt sont inclus dans ce forfait.

  • Le régime réel : C’est ici que le statut LMNP révèle tout son potentiel. En optant pour le régime réel LMNP, vous pouvez déduire l’intégralité de vos charges réelles, y compris les intérêts d’emprunt. Mais l’avantage principal du LMNP réside dans la possibilité d’amortir la valeur du bien immobilier et du mobilier. L’amortissement LMNP est une charge comptable non décaissée qui vient réduire, voire annuler, votre bénéfice imposable pendant de nombreuses années. La combinaison de la déduction des intérêts d’emprunt et de l’amortissement permet très souvent de ne payer aucun impôt sur ses revenus locatifs.

Le choix du régime réel : une décision stratégique

Opter pour le régime réel, que ce soit en location nue ou meublée, est une décision engageante (pour une durée de 3 ans en location nue). Avant de vous lancer, il est essentiel de simuler la rentabilité de votre projet en comparant le régime micro et le régime réel. Si le total de vos charges déductibles (intérêts, assurance, taxe foncière, travaux, etc.) dépasse le montant de l’abattement forfaitaire, le régime réel est fait pour vous. Le choix entre LMNP micro-BIC ou réel est particulièrement crucial pour les investisseurs meublés.

Le passage au régime réel implique des obligations comptables, notamment la production d’une liasse fiscale annuelle. Cette complexité peut en freiner certains. Heureusement, des solutions existent pour simplifier ces démarches. Des plateformes en ligne comme Ma Déclaration Meublée permettent d’automatiser entièrement ce processus. En répondant à un questionnaire guidé, vous pouvez générer votre liasse fiscale LMNP et la télétransmettre aux impôts en quelques clics, sans avoir besoin d’être un expert-comptable, pour un tarif débutant à 219 € TTC.

La liste complète des frais d’emprunt déductibles

Quand on parle de « déduction des intérêts d’emprunt », on pense spontanément aux intérêts versés chaque mois à la banque. Mais la notion de « frais d’emprunt » est en réalité bien plus large et inclut de nombreux autres coûts liés à la mise en place de votre crédit. Au régime réel, vous pouvez déduire :

  • Les intérêts d’emprunt : Il s’agit du coût principal de votre crédit.
  • Les frais de dossier : Ce sont les frais perçus par la banque pour l’étude et la mise en place de votre prêt.
  • Les frais de garantie : Qu’il s’agisse d’une hypothèque, d’un privilège de prêteur de deniers (PPD) ou des sommes versées à un organisme de cautionnement (comme le Crédit Logement), ces frais sont entièrement déductibles.
  • Les primes d’assurance emprunteur : L’assurance décès-invalidité, quasi systématiquement exigée par la banque, représente un coût non négligeable. Ses primes annuelles sont déductibles.
  • Les frais de courtage : Si vous êtes passé par un courtier pour obtenir votre prêt, ses honoraires sont également déductibles.
  • Les agios et commissions de banque : Divers frais bancaires liés à la gestion du prêt peuvent être inclus.
  • Les frais de mainlevée d’hypothèque : Si vous remboursez votre prêt par anticipation lors d’une revente.
  • Les intérêts intercalaires : Versés pendant la phase de construction ou de travaux (achat en VEFA par exemple), avant le début de l’amortissement du capital.

Qu’est-ce qu’un intérêt intercalaire ?
Lorsque vous achetez un bien en VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement) ou que vous réalisez d’importants travaux financés par le prêt, la banque débloque les fonds progressivement. Jusqu’à la livraison du bien et le déblocage total des fonds, vous ne remboursez pas encore le capital, mais uniquement des « intérêts intercalaires » calculés sur les sommes déjà débloquées. Ces intérêts sont entièrement déductibles de vos revenus locatifs de l’année de leur paiement.

Le processus de déclaration : comment faire concrètement ?

Déclarer correctement ces charges est essentiel pour sécuriser votre avantage fiscal. La procédure varie selon le type de location.

Pour une location non meublée au régime réel, vous devez remplir une déclaration annexe à votre déclaration de revenus principale :

  • Le formulaire n°2044 (ou 2044-SPE pour certains dispositifs spécifiques).
  • La somme de tous les intérêts et frais d’emprunt de l’année doit être reportée à la ligne 250 : « Intérêts d’emprunt ».

Pour une location meublée (LMNP) au régime réel, la démarche est différente et s’apparente à celle d’une entreprise :

  • Vous devez remplir une déclaration professionnelle n°2031 et ses annexes (la fameuse liasse fiscale).
  • Les intérêts d’emprunt sont inscrits en tant que charge financière dans le compte de résultat.

Cette démarche, bien que plus complexe, est celle qui offre le plus de possibilités d’optimisation. C’est précisément cette complexité que des plateformes comme Ma Déclaration Meublée visent à éliminer, en automatisant la saisie et le calcul des charges, des amortissements et la production des documents fiscaux conformes.

Conservez tous vos justificatifs !

Que vous déclariez au réel en location nue ou meublée, vous devez être en mesure de justifier chaque euro de charge déduite en cas de contrôle fiscal. Conservez précieusement votre offre de prêt, votre tableau d’amortissement annuel (qui détaille la part de capital et d’intérêts), les factures des frais de dossier, de courtage, et les attestations annuelles de votre assurance emprunteur.

Cas particuliers : SCPI et crédit à la consommation

La déduction des intérêts ne se limite pas à l’achat d’un bien en direct.

  • Achat de parts de SCPI à crédit : Si vous financez l’achat de parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) par un emprunt, les intérêts de ce crédit sont également déductibles. Ils viennent en déduction des revenus fonciers que vous verse la SCPI, selon les mêmes règles que pour un investissement locatif nu au régime réel.
  • Crédit à la consommation : En principe, un crédit à la consommation n’est pas lié à un investissement immobilier et ses intérêts ne sont donc pas déductibles. Toutefois, il existe une exception : si vous utilisez un crédit à la consommation pour financer des dépenses elles-mêmes déductibles (par exemple, l’achat de meubles pour un bien loué en LMNP, ou des travaux de réparation), les intérêts de ce crédit peuvent être déduits. Il faut cependant pouvoir prouver l’affectation exacte des fonds. Par ailleurs, tout prêt entre particuliers ou crédit à la consommation dépassant 5 000 € doit être déclaré à l’administration fiscale via le formulaire n°2062, même si cela n’ouvre pas droit à une déduction.

En résumé, la déductibilité des intérêts d’emprunt est un mécanisme fiscal puissant, mais exclusivement réservé aux investissements destinés à produire un revenu. Pour les propriétaires de leur résidence principale ou secondaire, cette option n’existe plus. Pour les investisseurs locatifs, le choix du régime réel est la clé pour transformer le coût du crédit en un véritable levier d’économie d’impôt. Que ce soit en location nue ou meublée, une analyse précise de votre situation et l’utilisation d’outils adaptés vous permettront de tirer le meilleur parti de votre investissement.

FAQ : Vos questions sur la déduction des intérêts d’emprunt

Puis-je déduire les intérêts du crédit de ma résidence principale ?

Non, ce n’est plus possible. Le crédit d’impôt qui permettait une déduction partielle des intérêts pour l’achat de la résidence principale a été supprimé pour tous les prêts contractés depuis 2011. Aujourd’hui, aucun avantage fiscal n’est accordé sur les intérêts d’emprunt pour un logement à usage personnel (principal ou secondaire).

Quelle est la différence entre le régime Micro et le régime Réel pour la déduction des intérêts ?

Au régime Micro (foncier ou BIC), vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire sur vos loyers (ex: 30% ou 50%). Cet abattement est censé couvrir toutes vos charges, y compris les intérêts. Vous ne pouvez donc pas les déduire en plus. Au régime Réel, vous ne bénéficiez d’aucun abattement, mais vous pouvez déduire l’ensemble de vos charges pour leur montant réel. Les intérêts d’emprunt et tous les frais associés deviennent alors une charge déductible, ce qui est souvent bien plus avantageux si vous avez un crédit en cours.

Ai-je besoin d’un expert-comptable pour déduire mes intérêts au régime réel ?

Ce n’est pas une obligation légale, mais c’est fortement recommandé, surtout pour le statut LMNP au réel qui impose des règles comptables précises (bilan, amortissement). Cependant, des alternatives existent. Des plateformes spécialisées comme Ma Déclaration Meublée vous proposent une solution en ligne entièrement automatisée. Vous êtes guidé à chaque étape pour saisir vos informations (loyers, charges, détails du prêt…), et l’outil génère automatiquement votre liasse fiscale conforme, prête à être télétransmise. C’est une solution fiable et plus économique qu’un cabinet comptable traditionnel.

J’ai oublié de déduire mes intérêts d’emprunt l’an dernier, puis-je encore le faire ?

Oui, il est possible de corriger une erreur ou un oubli sur vos déclarations passées. Vous pouvez déposer une réclamation contentieuse auprès de l’administration fiscale. Vous avez jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant celle de la mise en recouvrement de l’avis d’imposition pour le faire. Par exemple, pour corriger votre déclaration de revenus 2023 (faite en 2024), vous avez jusqu’au 31 décembre 2026. Vous devrez fournir les justificatifs prouvant le montant des intérêts que vous auriez dû déduire.

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