Vous résidez à l’étranger et envisagez d’investir dans l’immobilier locatif en France ? Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est une option particulièrement attractive, mais elle s’accompagne d’un cadre fiscal spécifique pour les expatriés et investisseurs internationaux. Comprendre ses règles est la clé pour optimiser votre projet et naviguer sereinement dans vos obligations. Loin d’être un parcours d’obstacles, la location meublée pour un non-résident peut se révéler être une stratégie patrimoniale judicieuse et rentable.
Qui est considéré comme non-résident fiscal ?
Avant d’aborder la fiscalité, il est essentiel de définir ce qu’est un « non-résident » aux yeux de l’administration française. Vous êtes considéré comme non-résident fiscal si vous remplissez l’un des critères suivants :
- Votre foyer (conjoint, enfants) et votre lieu de séjour principal se trouvent hors de France.
- Vous exercez votre activité professionnelle principale à l’étranger.
- Le centre de vos intérêts économiques (principaux investissements, siège de vos affaires) est situé à l’étranger.
Si vous vous reconnaissez dans l’une de ces situations, vous êtes concerné par les règles spécifiques d’imposition des non-résidents. La France a signé de nombreuses conventions fiscales internationales pour éviter la double imposition. En règle générale, les revenus issus de biens immobiliers situés en France sont imposables en France, quel que soit votre pays de résidence.
Les fondamentaux du statut LMNP pour les non-résidents
Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel est accessible aux non-résidents dans les mêmes conditions que pour les résidents fiscaux français. Il s’agit d’un régime fiscal avantageux pour les propriétaires-bailleurs de logements meublés, dont les revenus sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non des revenus fonciers.
Pour être éligible au statut LMNP, vous devez respecter deux conditions cumulatives :
- Percevoir des recettes locatives annuelles (loyers charges comprises) inférieures à 23 000 €.
- Ces recettes doivent représenter moins de 50 % des revenus globaux de votre foyer fiscal.
L’appréciation de ces plafonds comporte une nuance importante pour les expatriés. Pour un non-résident, le calcul des 23 000 € se base uniquement sur les recettes générées par les locations meublées situées en France. En revanche, la comparaison avec les autres revenus du foyer fiscal peut devenir plus complexe, un point que nous aborderons plus loin.
Le duel fiscal : Régime Micro-BIC vs. Régime Réel
Une fois votre activité de location meublée lancée, vous devrez choisir entre deux régimes d’imposition pour déclarer vos revenus BIC. Ce choix est stratégique et déterminera le montant de votre impôt.
Le régime micro-BIC : la simplicité avant tout
Le régime micro-BIC est l’option par défaut si vos recettes ne dépassent pas un certain seuil. Il offre une gestion simplifiée : vous déclarez simplement le montant brut de vos loyers encaissés, et l’administration fiscale applique automatiquement un abattement forfaitaire pour charges.
- Abattement de 50 % pour les locations meublées classiques.
- Abattement de 71 % pour les locations de tourisme classées (meublés de tourisme, gîtes ruraux, chambres d’hôtes).
Ce régime est simple, mais pas toujours le plus rentable. Si vos charges réelles dépassent 50 % (ou 71 %) de vos recettes, vous payez plus d’impôts que nécessaire. C’est là que le régime réel entre en jeu.
Le régime réel : l’optimisation par la déduction
Le régime réel LMNP, souvent plus avantageux, vous autorise à déduire l’ensemble de vos charges et frais réels de vos recettes locatives. La liste des charges déductibles est longue :
- Intérêts d’emprunt et frais de dossier
- Taxe foncière
- Frais de syndic et charges de copropriété
- Primes d’assurance (PNO, GLI)
- Factures d’entretien et de petites réparations
- Frais de gestion locative
- Honoraires de comptabilité
Mais le véritable atout du régime réel est l’amortissement comptable. Ce mécanisme permet de déduire chaque année une fraction du prix d’achat du bien immobilier, des meubles et des gros travaux, considérant leur usure dans le temps. Cet amortissement LMNP est une charge « fictive » (elle ne sort pas de votre poche) qui réduit considérablement, voire annule, votre bénéfice imposable pendant de nombreuses années.
Simplifiez votre déclaration au régime réel
La comptabilité du régime réel peut sembler complexe, surtout à distance. C’est pourquoi des plateformes en ligne comme Ma Déclaration Meublée ont été créées. Pour un tarif maîtrisé, notre service automatisé vous guide pas à pas, récupère vos informations, calcule vos amortissements et génère votre liasse fiscale prête à être télétransmise en quelques clics. Vous bénéficiez de la puissance du régime réel sans les tracas administratifs, et réalisez des économies significatives par rapport à un expert-comptable traditionnel.
Spécificités fiscales pour les loueurs en meublé expatriés
Si les bases du LMNP sont identiques, l’imposition des revenus et certains aspects fiscaux diffèrent notablement pour les non-résidents.
Le taux d’imposition sur le revenu
C’est l’un des principaux avantages du LMNP pour un non-résident. Alors qu’un résident français voit ses revenus locatifs ajoutés à ses autres revenus et soumis au barème progressif de l’impôt (avec des tranches allant jusqu’à 45 %), un non-résident bénéficie d’un taux d’imposition minimum forfaitaire de 20 % sur ses revenus de source française.
Ce taux plancher peut être porté à 30 % pour la fraction de revenu net imposable qui dépasse un certain seuil. Cependant, pour la majorité des investissements LMNP, le taux de 20 % s’applique, ce qui est souvent plus favorable.
Les prélèvements sociaux : une distinction géographique
En plus de l’impôt sur le revenu, les revenus locatifs sont soumis aux prélèvements sociaux. Le taux applicable dépend de votre lieu de résidence et de votre affiliation à un régime de sécurité sociale européen.
- Taux de 7,5 % (Prélèvement de solidarité) : si vous êtes affilié à un régime de sécurité sociale au sein de l’Espace Économique Européen (EEE) ou en Suisse.
- Taux de 17,2 % (CSG, CRDS, Prélèvement de solidarité) : si vous résidez en dehors de l’EEE et de la Suisse, ou si vous n’êtes pas affilié à un régime de sécurité sociale européen.
Cette distinction offre un avantage considérable aux résidents de l’UE/EEE/Suisse par rapport aux résidents français, qui sont systématiquement soumis au taux de 17,2 %.
L’impôt sur la plus-value à la revente
En cas de revente de votre bien, la plus-value est imposée selon le régime des plus-values immobilières des particuliers, que vous soyez résident ou non. L’imposition se fait à un taux de 19 %, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux (selon les mêmes règles géographiques que ci-dessus).
Un avantage majeur du LMNP au régime réel est que les amortissements pratiqués pendant la détention du bien ne sont pas pris en compte dans le calcul de la plus-value. Vous bénéficiez donc d’une fiscalité allégée pendant la location sans être pénalisé à la revente.
La frontière délicate : LMNP vs. LMP pour un non-résident
Le passage du statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) à celui de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) est un point de vigilance majeur pour les non-résidents.
Rappel des conditions du statut LMP
Pour devenir LMP, deux conditions doivent être remplies simultanément :
- Les recettes de location meublée du foyer fiscal dépassent 23 000 € par an.
- Ces recettes excèdent les autres revenus professionnels du foyer fiscal.
Si la première condition est simple à évaluer, la seconde est source d’une ambiguïté pour les non-résidents. Quels « autres revenus professionnels » faut-il prendre en compte ? Uniquement ceux de source française ou l’ensemble des revenus mondiaux ?
Le casse-tête des « autres revenus professionnels »
Position de l’administration fiscale (doctrine administrative)
L’administration adopte une vision restrictive : elle ne prend en compte que les revenus professionnels de source française pour la comparaison. Selon cette logique, un non-résident percevant plus de 23 000 € de loyers en France et ayant peu ou pas d’autres revenus professionnels français basculerait automatiquement en statut LMP.
Cette position est jugée discriminatoire par de nombreux fiscalistes, car elle désavantage les non-résidents par rapport aux résidents. Une approche plus extensive, prenant en compte les revenus professionnels mondiaux, permettrait à de nombreux expatriés de rester en LMNP. Compte tenu de cette complexité, le choix de votre statut entre LMP ou LMNP doit être mûrement réfléchi, car il a des conséquences importantes, notamment l’assujettissement aux cotisations sociales des indépendants en LMP.
Démarches et obligations déclaratives
En tant que loueur en meublé non-résident, vous devez suivre une procédure administrative précise pour être en règle.
Les formulaires clés à connaître
- Immatriculation de l’activité : Dans les 15 jours suivant le début de votre activité, vous devez vous déclarer via le formulaire P0i sur le site de l’INPI pour obtenir un numéro SIRET. Cette démarche est obligatoire.
- Déclaration annuelle des revenus : Vous devez déclarer vos revenus locatifs chaque année.
- Formulaire 2042-C-PRO : C’est l’annexe à votre déclaration de revenus principale (formulaire 2042) où vous reporterez vos bénéfices ou déficits.
- Liasse fiscale (formulaire 2031 et annexes) : Si vous êtes au régime réel, vous devez produire une comptabilité complète et remplir cette liasse fiscale qui détaille le calcul de votre résultat. C’est ce document que notre plateforme génère automatiquement pour vous.
 
- Formulaire 2042-NR : Ce formulaire spécifique est à utiliser uniquement l’année de votre départ de France ou de votre retour, pour déclarer les revenus perçus pendant la période de non-résidence.
Attention à la case « durée de l’exercice » !
Sur le formulaire 2042-C-PRO, ne remplissez les cases relatives à la durée de l’exercice que si vous avez créé votre activité en cours d’année. Si votre activité est saisonnière mais existe depuis plus d’un an, ne les remplissez pas. Une erreur à ce niveau peut entraîner un calcul erroné et une majoration de vos acomptes d’impôt.
La déclaration d’occupation des biens immobiliers
Depuis 2023, tous les propriétaires, y compris les non-résidents, ont l’obligation de déclarer la situation d’occupation de leurs biens immobiliers sur le service en ligne « Gérer mes biens immobiliers » de leur espace personnel sur impots.gouv.fr. Cette déclaration doit être mise à jour à chaque changement de situation.
Investir en LMNP depuis l’étranger est une excellente manière de se constituer un patrimoine immobilier en France tout en bénéficiant d’une fiscalité optimisée. Le régime réel, grâce à l’amortissement, permet souvent de neutraliser l’impôt sur vos revenus locatifs pendant de longues années. Bien que les règles spécifiques aux non-résidents demandent une attention particulière, notamment sur la distinction LMNP/LMP et les taux de prélèvements sociaux, elles offrent des avantages non négligeables. L’utilisation d’outils adaptés simplifie grandement la gestion déclarative et vous assure de tirer le meilleur parti de votre investissement, où que vous soyez dans le monde.
FAQ
Un non-résident peut-il investir en LMNP en France ?
Oui, absolument. Le statut LMNP est ouvert à toute personne, qu’elle soit résidente de l’Union Européenne ou d’un pays tiers, souhaitant investir dans un bien meublé en France pour le louer.
Quelle est l’imposition sur les revenus LMNP d’un non-résident ?
Les revenus sont imposés en France dans la catégorie des BIC. Vous avez le choix entre le régime micro-BIC (abattement de 50% ou 71%) et le régime réel (déduction des charges et amortissements). Le bénéfice est ensuite soumis à un taux d’imposition minimum de 20%.
Dois-je payer des prélèvements sociaux en tant que non-résident ?
Oui, mais le taux varie. Il est de 7,5 % si vous êtes affilié à un régime de sécurité sociale dans l’Espace Économique Européen ou en Suisse, et de 17,2 % dans les autres cas. C’est un avantage significatif pour les résidents européens par rapport aux résidents français.
Comment éviter de passer en LMP en étant non-résident ?
Pour rester LMNP, vos recettes locatives françaises ne doivent pas dépasser à la fois 23 000 € ET le total de vos autres revenus professionnels. L’administration fiscale a une interprétation stricte qui ne considère que les revenus pro français, ce qui peut vous faire basculer en LMP rapidement. Une approche plus globale incluant vos revenus étrangers peut être défendue, mais elle est plus complexe et peut nécessiter un conseil fiscal personnalisé.

