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LMNP 2025: Préparez votre patrimoine face aux nouvelles règles fiscales

Vous pensiez que votre investissement LMNP était un long fleuve tranquille sur le plan fiscal ? L’année 2025 marque un tournant décisif et rebat les cartes de la revente. La loi de finances a introduit une réforme majeure qui change radicalement le calcul de la plus-value pour les Loueurs en Meublé Non Professionnels. La règle du jeu est simple : l’amortissement, cet avantage fiscal qui permettait d’effacer vos revenus locatifs, vient désormais alourdir l’addition au moment de céder votre bien.

Face à ce « coup de massue » fiscal, comment s’adapter ? Faut-il repenser toute sa stratégie patrimoniale ? Cette modification signe-t-elle la fin de l’attractivité du statut LMNP ? Décryptage complet des impacts concrets de cette réforme et des stratégies à adopter pour ne pas laisser toute votre plus-value au fisc.

LMNP en 2025 : La fin d’un avantage fiscal majeur à la revente

Jusqu’à présent, le statut LMNP au régime réel offrait un double avantage exceptionnel. D’une part, l’amortissement du bien immobilier et de son mobilier permettait de déduire une charge comptable de vos revenus locatifs, réduisant ainsi, voire annulant, votre impôt sur les loyers. D’autre part, cet amortissement n’avait aucun impact sur le calcul de la plus-value immobilière lors de la revente. La plus-value était simplement la différence entre le prix de vente et le prix d’achat. C’était le meilleur des deux mondes : pas d’impôt sur les revenus et une plus-value calculée de manière avantageuse.

La loi de finances pour 2025, adoptée début février, met fin à cette « niche fiscale ». Désormais, les amortissements pratiqués pendant toute la durée de détention du bien seront réintégrés dans le calcul de la plus-value. Concrètement, le prix d’acquisition de votre bien sera diminué du montant total des amortissements que vous avez déduits. Cette nouvelle règle s’applique à toutes les cessions réalisées à compter de mars 2025.

Les raisons de ce changement sont multiples. Le gouvernement cherche à la fois à renflouer les caisses de l’État face à un déficit important et à rééquilibrer le marché du logement. Dans un contexte de crise locative, notamment dans les zones tendues, cette mesure vise à freiner la spéculation sur les meublés de courte durée et à encourager les investissements dans la location longue durée.

Impact concret de la réintégration des amortissements sur la plus-value

Pour bien comprendre la portée de ce changement, rien ne vaut un exemple chiffré. La différence d’imposition avant et après la réforme est significative et peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Prenons le cas d’un appartement acheté 200 000 € et détenu pendant plusieurs années. Au fil du temps, vous avez pu déduire 50 000 € d’amortissements (sur le bien et le mobilier). Vous décidez de le revendre 300 000 €.

Calcul de la plus-value avant la réforme 2025

Le calcul était simple et direct :

  • Plus-value brute = Prix de vente – Prix d’achat
  • Plus-value brute = 300 000 € – 200 000 € = 100 000 €

Sur cette base, et sans tenir compte des abattements pour durée de détention, l’impôt s’élevait à 36,2 % (19 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux), soit 36 200 €.

Calcul de la plus-value après la réforme 2025

Le nouveau calcul modifie la base imposable en réduisant la valeur d’origine du bien :

  • Prix d’acquisition corrigé = Prix d’achat – Amortissements déduits
  • Prix d’acquisition corrigé = 200 000 € – 50 000 € = 150 000 €
  • Plus-value imposable = Prix de vente – Prix d’acquisition corrigé
  • Plus-value imposable = 300 000 € – 150 000 € = 150 000 €

L’impôt à 36,2 % s’applique désormais sur cette base plus élevée, soit un total de 54 300 €. Le surcoût fiscal lié à la réforme est donc de 18 100 € dans cet exemple.

Indicateur Avant la réforme 2025 Après la réforme 2025 Différence
Prix de vente 300 000 € 300 000 €
Prix d’achat 200 000 € 200 000 €
Amortissements déduits 50 000 € 50 000 €
Plus-value imposable 100 000 € 150 000 € +50 000 €
Impôt sur la plus-value (36,2%) 36 200 € 54 300 € +18 100 €

Le diable est dans les détails : l’ordre des calculs

Une note d’information fiscale (via la notice du formulaire 2048-IMM) a précisé un point technique crucial. Avant de déduire les amortissements, le prix d’acquisition est d’abord majoré des frais forfaitaires (7,5% pour les frais d’acquisition et potentiellement 15% pour travaux). Cet ordre de calcul est légèrement plus favorable pour le contribuable, car il augmente la base de départ avant la soustraction des amortissements, limitant ainsi marginalement l’augmentation de la plus-value taxable.

Qui est réellement concerné par cette nouvelle fiscalité ?

Cette réforme ne touche pas tous les investisseurs en meublé de la même manière. Il est essentiel de bien identifier si votre situation est impactée.

Les investisseurs au régime réel en première ligne

Ce sont les principaux visés. Le régime réel est le seul qui permet de déduire les charges pour leur montant exact, y compris les amortissements. C’est donc logiquement sur ces contribuables que la réintégration des amortissements s’applique. La complexité de ce régime, qui impose la tenue d’une comptabilité et la production d’une liasse fiscale LMNP, est désormais contrebalancée par un désavantage fiscal à la sortie.

La gestion de cette comptabilité est une étape cruciale. Pour garantir l’exactitude des calculs d’amortissement et la conformité de votre déclaration, des solutions existent. Ma Déclaration Meublée est une plateforme en ligne qui automatise la génération de votre liasse fiscale. En partant de vos informations, l’outil effectue tous les calculs complexes, y compris les amortissements, et prépare votre déclaration pour une télétransmission en quelques clics, et ce, à partir de 219 € TTC. C’est une manière fiable de maîtriser vos obligations sans avoir recours à un expert-comptable coûteux.

Le cas du régime micro-BIC : une clarification importante

Une incertitude a longtemps plané sur le sort des loueurs au régime micro-BIC. Ce régime simplifié ne demande pas de comptabilité détaillée et applique un abattement forfaitaire sur les recettes (par exemple, 50% pour les meublés classiques). Cet abattement est réputé couvrir toutes les charges, y compris une part théorique d’amortissement.

La bonne nouvelle, confirmée par l’administration fiscale, est que les LMNP au micro-BIC ne sont pas concernés par la réintégration des amortissements. N’ayant pas déduit d’amortissements de manière explicite, ils n’ont rien à réintégrer. Leur plus-value reste calculée sur la base classique : Prix de vente – Prix d’achat. Cependant, il faut noter que le régime micro-BIC a lui-même été rendu moins attractif en 2025, avec une baisse des abattements et des plafonds de revenus, poussant de fait de nombreux investisseurs vers le régime réel.

Les exceptions notables : les résidences de services

La loi a prévu une exception de taille pour préserver l’attractivité de certains secteurs jugés essentiels. Les investissements en résidences de services gérées ne sont pas concernés par cette nouvelle fiscalité sur la plus-value. Sont notamment épargnés :

  • Les résidences étudiantes
  • Les résidences seniors et EHPAD
  • Les résidences de tourisme classées
  • Les résidences d’affaires
  • Les établissements d’accueil pour personnes en situation de handicap

Pour ces investissements, l’ancien système perdure : l’amortissement continue de réduire l’impôt sur les loyers sans pénaliser la plus-value à la revente.

Stratégies d’adaptation et conseils pour optimiser votre revente LMNP

L’alourdissement de la fiscalité à la sortie n’est pas une fatalité. Plusieurs stratégies peuvent être mises en place pour en atténuer l’impact. Il est plus que jamais crucial d’anticiper et de planifier.

Stratégie n°1 : Allonger la durée de détention

Cette stratégie n’est pas nouvelle, mais elle gagne en pertinence. Le régime des plus-values immobilières des particuliers prévoit des abattements progressifs en fonction de la durée de détention. Ce mécanisme permet de réduire, puis d’annuler complètement l’impôt sur la plus-value.

  • Exonération de l’impôt sur le revenu (19%) : acquise après 22 ans de détention.
  • Exonération des prélèvements sociaux (17,2%) : acquise après 30 ans de détention.

Si vous approchez de ces seuils, la patience est votre meilleure alliée. Conserver votre bien quelques années de plus peut vous faire économiser des sommes considérables, qui compenseront largement l’impôt supplémentaire généré par la réforme.

Stratégie n°2 : Envisager la Société Civile Immobilière (SCI) à l’IS

La SCI soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) redevient une option très intéressante. Dans ce cadre, la fiscalité est celle des bénéfices industriels et commerciaux, et l’amortissement du bien est non seulement possible, mais obligatoire. La grande différence réside dans le calcul de la plus-value à la sortie, qui suit les règles des plus-values professionnelles.

De plus, la SCI à l’IS offre une grande souplesse pour la transmission du patrimoine. Il est possible de vendre les parts de la société plutôt que l’immeuble lui-même, ce qui peut s’avérer fiscalement plus avantageux. Cette structure demande cependant une gestion plus rigoureuse (comptabilité, assemblées générales), mais elle peut constituer un « parachute fiscal » efficace pour les portefeuilles importants ou les projets à long terme.

Stratégie n°3 : Valoriser le mobilier lors de la vente

C’est une astuce simple mais efficace. Lorsque vous vendez votre bien meublé, l’impôt sur la plus-value ne s’applique que sur la partie immobilière. Le mobilier, lui, n’est pas concerné. Il est donc judicieux de ventiler le prix de vente dans l’acte notarié entre la valeur de l’immobilier et la valeur du mobilier.

Par exemple, pour une vente à 300 000 €, si vous pouvez justifier (avec des factures ou une évaluation réaliste) que le mobilier a une valeur de 15 000 €, le prix de vente retenu pour le calcul de la plus-value immobilière sera de 285 000 €. Cela réduit mécaniquement la base taxable. Attention à rester crédible et à ne pas surévaluer de manière excessive la part du mobilier pour ne pas risquer un redressement fiscal.

Anticipez votre stratégie de sortie dès l’acquisition

La réforme de 2025 souligne un point essentiel : un investissement immobilier ne se résume pas à son rendement locatif. La fiscalité à la sortie doit être intégrée à votre simulation dès le départ. Le choix entre un investissement en direct, via une SCI, et le type de bien (classique ou résidence de services) déterminera en grande partie votre fiscalité future. L’heure n’est plus à l’improvisation mais à la planification à long terme.

Cette nouvelle donne fiscale rend le choix entre les différents régimes LMNP, micro-BIC ou réel, encore plus stratégique. L’attrait du régime réel pour ses déductions de charges doit désormais être pesé à l’aune de son impact sur la plus-value.

En définitive, la réforme LMNP de 2025 complexifie la gestion fiscale mais ne condamne pas l’investissement en meublé. Elle impose aux investisseurs d’être mieux informés et plus stratégiques. Le LMNP reste un excellent outil pour générer des revenus locatifs peu ou pas fiscalisés grâce à l’amortissement. C’est la phase de revente qui exige désormais une nouvelle approche, privilégiant la détention longue, une structuration juridique adaptée et une optimisation fine lors de la cession. L’anticipation et l’accompagnement par des outils performants deviennent les clés du succès.

FAQ : Vos questions sur la revente LMNP en 2025

Faut-il encore investir en LMNP en 2025 ?

Oui, l’investissement en LMNP reste tout à fait pertinent. L’atout majeur du régime réel, à savoir l’amortissement qui réduit ou annule l’impôt sur les revenus locatifs, est conservé. Pour un investisseur qui vise des revenus complémentaires sur le long terme, le dispositif est toujours très attractif. La nouvelle fiscalité sur la plus-value impose simplement d’intégrer une vision à plus long terme dans sa stratégie de détention et de sortie. Les secteurs des résidences de services, totalement exonérés de cette mesure, deviennent particulièrement intéressants.

Faut-il vendre son bien LMNP avant l’entrée en vigueur de la loi ?

La décision dépend entièrement de votre situation personnelle. Si vous envisagiez de vendre à court terme et que vous avez accumulé un montant d’amortissement important, une vente avant mars 2025 pourrait vous permettre d’éviter le surcoût fiscal. Cependant, une vente précipitée n’est pas toujours la meilleure solution. Il faut analyser le montant de la plus-value, la durée de détention restante pour bénéficier d’abattements, et le potentiel de valorisation de votre bien. Une simulation précise est indispensable avant de prendre une décision.

Quelles alternatives pour contourner la nouvelle fiscalité LMNP ?

Plusieurs options existent pour optimiser ou contourner cette nouvelle règle. La première est de privilégier une durée de détention longue (plus de 22 ans) pour bénéficier des abattements sur la plus-value. La deuxième est d’investir dans les secteurs exemptés comme les résidences de services (étudiantes, seniors). Enfin, pour des projets plus structurés, la création d’une SCI à l’IS peut offrir une alternative fiscale intéressante, bien que plus complexe en gestion. Chaque solution a ses propres avantages et contraintes et doit être étudiée au cas par cas.

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