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Statut LMNP ou LMP ? Comprendre pour mieux investir

Vous vous lancez dans l’investissement locatif meublé et une question cruciale se pose : devez-vous opter pour le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) ou celui de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) ? Ces deux acronymes, bien que proches, cachent des réalités fiscales, sociales et patrimoniales radicalement différentes. Le choix n’est pas anodin et peut transformer la rentabilité de votre projet.

Ce guide complet est conçu pour éclaircir chaque aspect de ces deux régimes. Nous allons décortiquer les conditions d’accès, les implications fiscales sur vos revenus locatifs et sur la plus-value à la revente, ainsi que les avantages et inconvénients souvent méconnus. L’objectif est simple : vous donner toutes les clés pour choisir le statut parfaitement adapté à votre profil et à vos ambitions d’investisseur en 2025.

Définitions : Qu’est-ce que le LMNP et le LMP ?

Avant de plonger dans les détails techniques, il est essentiel de bien définir ce que recouvrent ces deux statuts. Ils s’adressent tous deux aux propriétaires-bailleurs de biens meublés, mais leur portée et leurs conditions diffèrent fondamentalement.

Le statut LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) : l’option la plus courante

Le statut LMNP est le régime par défaut pour la grande majorité des investisseurs. Il est conçu pour ceux dont la location meublée constitue une source de revenus complémentaires, et non l’activité principale.

Pour être considéré comme LMNP, il suffit de respecter au moins l’une de ces deux conditions :

  • Vos recettes locatives annuelles (loyers charges comprises) sont inférieures à 23 000 €.
  • Vos recettes locatives, même si elles dépassent 23 000 €, restent inférieures aux autres revenus d’activité de votre foyer fiscal (salaires, pensions, autres bénéfices commerciaux, etc.).

Simple d’accès, le statut LMNP ne requiert pas d’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Il est idéal pour un premier investissement locatif ou pour les personnes souhaitant diversifier leur patrimoine sans alourdir leurs obligations administratives.

Le statut LMP (Loueur en Meublé Professionnel) : pour une activité à part entière

Le statut LMP, quant à lui, s’adresse aux investisseurs pour qui la location meublée devient une véritable activité professionnelle. Le passage en LMP n’est pas un choix, mais une conséquence automatique lorsque deux conditions cumulatives sont remplies :

  1. Les recettes locatives annuelles de l’ensemble du foyer fiscal dépassent 23 000 €.
  2. Ces mêmes recettes sont supérieures au montant total des autres revenus d’activité du foyer fiscal.

Dès que ces deux seuils sont franchis, l’activité est considérée comme professionnelle. Cela entraîne des obligations plus lourdes, comme l’affiliation à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), mais ouvre aussi la porte à des avantages fiscaux et patrimoniaux puissants, inaccessibles en LMNP.

LMP vs LMNP : Tableau comparatif des différences clés

Pour visualiser rapidement les divergences fondamentales entre les deux régimes, voici un tableau récapitulatif.

Critère LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) LMP (Loueur Meublé Professionnel)
Conditions de revenus Recettes < 23 000 € OU < autres revenus pro Recettes > 23 000 € ET > autres revenus pro
Régime d’imposition Micro-BIC ou Réel (au choix) Régime Réel (obligatoire)
Gestion du déficit Imputable uniquement sur les revenus BIC meublés (reportable 10 ans) Imputable sur le revenu global sans limitation de montant (reportable 6 ans)
Amortissement du bien Possible sous le régime réel Possible et obligatoire sous le régime réel
Plus-value à la revente Régime des plus-values des particuliers (exonération après 22/30 ans) Régime des plus-values professionnelles (exonération possible dès 5 ans)
Cotisations sociales Prélèvements sociaux (17,2%) ou cotisations SSI si recettes > 23k€ en courte durée Cotisations sociales à la SSI (environ 35-40% du bénéfice)
Droits à la retraite Non (sauf cas spécifique de la location courte durée) Oui, via les cotisations à la SSI
Impôt sur la Fortune (IFI) Biens systématiquement inclus dans l’assiette IFI Exonération possible si l’activité est considérée comme le bien professionnel
Transmission/Succession Régime de droit commun Avantages fiscaux possibles (Pacte Dutreil)
Obligations administratives Déclaration d’activité simple Inscription au RCS et affiliation à la SSI

La fiscalité des revenus locatifs : une divergence majeure

L’un des principaux points de différenciation entre LMNP et LMP réside dans la manière dont les loyers perçus sont imposés. Les deux statuts relèvent de la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), mais les options divergent.

En LMNP : le choix entre simplicité et optimisation

En tant que LMNP, vous avez le choix entre deux régimes fiscaux. Cette flexibilité est l’un des grands avantages du LMNP.

  • Le régime Micro-BIC : Si vos recettes annuelles ne dépassent pas 77 700 € (pour la location meublée classique), vous pouvez opter pour ce régime ultra-simplifié. L’administration fiscale applique un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes pour couvrir vos charges. Vous êtes donc imposé sur la moitié de vos loyers. C’est simple, mais rarement le plus rentable, car il ne permet pas de déduire l’amortissement.
  • Le régime Réel : C’est souvent l’option la plus avantageuse. Il vous permet de déduire l’ensemble de vos charges réelles (intérêts d’emprunt, taxe foncière, frais de gestion, travaux, etc.) et, surtout, de pratiquer l’amortissement comptable du bien et du mobilier. Ce mécanisme permet de réduire votre résultat imposable à zéro, voire de créer un déficit, et donc de ne payer aucun impôt sur vos loyers pendant de nombreuses années.

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Le régime réel peut sembler complexe avec ses obligations comptables. Cependant, des solutions existent pour vous simplifier la vie. Chez Ma Déclaration Meublée, nous avons développé une plateforme en ligne qui automatise la génération de votre liasse fiscale. En répondant à un questionnaire simple, notre outil s’occupe de tous les calculs, y compris les amortissements, et vous permet de télétransmettre votre déclaration aux impôts en quelques clics. Pour un tarif maîtrisé à partir de 219 €, vous bénéficiez de la fiabilité d’un expert-comptable sans les coûts associés, vous faisant économiser jusqu’à 800 €.

Pour une analyse détaillée entre ces deux options, n’hésitez pas à consulter notre guide sur le choix entre LMNP micro-BIC ou réel.

En LMP : le régime réel comme seule option

Pour le Loueur en Meublé Professionnel, il n’y a pas de choix : le régime réel est obligatoire. Vous bénéficiez des mêmes mécanismes de déduction des charges et d’amortissement que le LMNP au réel. Cependant, le statut LMP offre un avantage fiscal majeur : la gestion des déficits.

Alors qu’un LMNP ne peut imputer son déficit que sur ses futurs revenus de location meublée, le LMP peut imputer son déficit sur son revenu global (salaires, autres revenus…). Cela signifie qu’un déficit généré par votre activité de location peut directement réduire l’impôt que vous payez sur vos autres revenus, sans limitation de montant. C’est un outil de défiscalisation extrêmement puissant pour les contribuables fortement imposés.

En contrepartie, le LMP est affilié à la SSI et doit s’acquitter de cotisations sociales sur son bénéfice, même en l’absence de distribution de revenus. Ces cotisations, bien que constituant une charge, ouvrent des droits à la protection sociale et à la retraite.

Tableau comparatif des avantages fiscaux entre le statut LMNP et LMP

La revente du bien : quelle imposition sur la plus-value ?

L’imposition de la plus-value lors de la revente est un autre point de divergence crucial, qui doit être anticipé dès le début de votre projet.

LMNP : le régime favorable des plus-values des particuliers

En LMNP, la plus-value est soumise au régime des particuliers, qui est particulièrement avantageux pour la détention longue. Le calcul est simple : Plus-value = Prix de vente – Prix d’achat.
Sur cette base, un abattement pour durée de détention s’applique :

  • Exonération totale de l’impôt sur le revenu (19%) après 22 ans.
  • Exonération totale des prélèvements sociaux (17,2%) après 30 ans.

Point crucial : les amortissements que vous avez déduits de vos revenus locatifs au régime réel n’ont aucun impact sur le calcul de la plus-value. C’est le fameux « double avantage » du LMNP au réel. Pour plus d’informations, consultez notre article sur l’amortissement LMNP et la plus-value.

LMP : le régime des plus-values professionnelles

La logique est totalement différente en LMP. La plus-value est calculée sur la valeur nette comptable du bien (Prix d’achat – amortissements pratiqués). Les amortissements viennent donc augmenter la plus-value imposable.
Cependant, le régime professionnel offre des cas d’exonération très attractifs :

  • Exonération totale si l’activité est exercée depuis plus de 5 ans et que les recettes annuelles moyennes des deux dernières années sont inférieures à 90 000 €.
  • Exonération partielle si les recettes se situent entre 90 000 € et 126 000 €.

Ce régime peut être très avantageux pour les professionnels qui revendent après quelques années, mais il est pénalisant si les conditions d’exonération ne sont pas remplies.

Au-delà des impôts : IFI, transmission et retraite

Le choix entre LMNP et LMP a des répercussions qui vont bien au-delà de la simple fiscalité des revenus.

  • Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) : En LMNP, vos biens immobiliers sont systématiquement intégrés à l’assiette de calcul de l’IFI. En LMP, si l’activité constitue votre activité principale, les biens peuvent être considérés comme des actifs professionnels et donc être totalement exonérés d’IFI. Un avantage considérable pour les patrimoines importants.
  • Transmission et succession : Le statut LMP peut permettre de bénéficier des avantages du « Pacte Dutreil », qui offre un abattement de 75% sur les droits de donation ou de succession, sous certaines conditions. Le LMNP ne bénéficie d’aucun dispositif spécifique.
  • Droits à la retraite : En cotisant à la SSI, le LMP se constitue des droits pour sa retraite, validant des trimestres. Le LMNP, lui, ne cotise pas pour sa retraite via cette activité (sauf cas particulier des locations saisonnières générant plus de 23 000 € de recettes).

Alors, quel statut choisir en 2025 ?

Le choix dépend entièrement de votre situation personnelle, de vos objectifs et du volume de votre activité locative.

Le statut LMNP est fait pour vous si…

  • Vous débutez dans l’investissement locatif.
  • Vous cherchez à générer un complément de revenus optimisé fiscalement.
  • Vos recettes locatives sont inférieures à 23 000 € ou à vos autres revenus professionnels.
  • Vous privilégiez la simplicité de gestion et une fiscalité avantageuse à la revente sur le long terme.

Le statut LMP est une option à considérer si…

  • Votre activité de location meublée devient prépondérante dans vos revenus.
  • Vous êtes fortement imposé et cherchez à imputer des déficits sur votre revenu global.
  • Vous disposez d’un patrimoine immobilier important et souhaitez l’exonérer d’IFI.
  • Vous envisagez une stratégie patrimoniale complète, incluant la transmission et la préparation de votre retraite.

Attention au passage automatique !

Le passage de LMNP à LMP n’est pas un choix mais une obligation lorsque les seuils sont franchis. Il est donc crucial d’anticiper ce basculement. Si vous approchez des seuils, consultez un professionnel pour préparer les démarches nécessaires (inscription au RCS, affiliation SSI) et pour comprendre les implications fiscales futures, notamment sur la plus-value. Pour savoir comment gérer cette transition, lisez notre guide sur comment passer de LMNP à LMP.

Comment passer d’un statut à l’autre ?

Le basculement de LMNP à LMP se fait automatiquement lorsque vous dépassez les deux seuils cumulatifs (23 000 € de recettes ET recettes supérieures aux autres revenus du foyer). Vous devrez alors :

  1. Vous immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) via le guichet unique de l’INPI.
  2. Vous affilier à la Sécurité Sociale des Indépendants.
  3. Adapter votre comptabilité pour suivre les règles du régime professionnel, notamment en prévision du calcul de la plus-value.

L’inverse est également vrai. Si vos recettes retombent sous l’un des deux seuils, vous redevenez LMNP. Attention, ces allers-retours peuvent avoir des conséquences fiscales complexes, notamment si un bien passe du champ des plus-values professionnelles à celui des plus-values privées. La stabilité est souvent préférable.

En définitive, il n’y a pas de « meilleur » statut dans l’absolu. Le LMNP offre une flexibilité et une optimisation fiscale remarquables pour la majorité des investisseurs, tandis que le LMP se révèle être un outil de gestion de patrimoine puissant pour ceux dont la location meublée est l’activité principale. L’essentiel est de bien analyser votre situation actuelle et vos projections futures pour faire un choix éclairé, quitte à vous faire accompagner pour sécuriser votre investissement.

Le LMP est-il toujours plus avantageux que le LMNP ?

Non, absolument pas. Le LMP est avantageux dans des situations spécifiques : revenus locatifs très élevés, forte imposition globale, objectif d’exonération d’IFI. Pour la majorité des investisseurs qui cherchent un complément de revenu, le LMNP au régime réel est souvent bien plus simple et tout aussi efficace pour neutraliser l’impôt sur les loyers, avec une fiscalité à la revente plus prévisible.

Peut-on redevenir LMNP après avoir été LMP ?

Oui. Si vos revenus locatifs redescendent en dessous de 23 000 € ou deviennent inférieurs à vos autres revenus professionnels, vous perdez la qualité de LMP et redevenez automatiquement LMNP. Il faudra alors faire les démarches inverses (radiation du RCS, etc.) et être vigilant sur les conséquences fiscales.

L’amortissement est-il possible en LMP ?

Oui, non seulement il est possible, mais il est obligatoire. Comme en LMNP au régime réel, l’amortissement est une charge déductible qui permet de réduire le résultat imposable. La grande différence est que son montant viendra diminuer la valeur d’acquisition du bien pour le calcul de la plus-value professionnelle.

Y a-t-il une limite de biens en LMNP ?

Non, il n’y a aucune limite sur le nombre de biens que vous pouvez détenir en LMNP. Le seul critère qui détermine votre statut est le montant des recettes générées et leur poids par rapport à vos autres revenus. Vous pouvez posséder 10 appartements et rester LMNP si le total des loyers ne franchit pas les seuils requis.

Le LMP aide-t-il vraiment à préparer sa retraite ?

Oui, c’est l’un de ses avantages indirects. En cotisant obligatoirement à la Sécurité Sociale des Indépendants sur la base de vos bénéfices, vous validez des trimestres et vous vous constituez des droits pour votre future pension de retraite, ce que ne permet pas le statut LMNP (sauf exception).

Dois-je payer des cotisations sociales en LMNP ?

En principe non, les revenus LMNP sont soumis aux prélèvements sociaux (17,2%). Cependant, il existe une exception importante : si vous pratiquez la location meublée de courte durée (type Airbnb) et que vos recettes dépassent 23 000 € par an, vous êtes redevable des cotisations sociales auprès de l’URSSAF, même en restant LMNP sur le plan fiscal.

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