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Option régime réel LMNP bofip : maîtrisez votre fiscalité en location meublée

Vous êtes loueur en meublé non professionnel (LMNP) et vous vous interrogez sur votre fiscalité ? Le régime micro-BIC, avec son abattement forfaitaire, semble simple, mais est-il vraiment le plus avantageux pour vous ? L’option pour le régime réel d’imposition peut transformer votre charge fiscale en vous permettant de déduire vos charges réelles et d’amortir votre bien. Mais comment franchir le pas, quels sont les délais à respecter et quelles sont les implications concrètes de ce choix ? Ce guide complet décrypte pour vous les mécanismes de l’option pour le régime réel, en s’appuyant sur les règles fiscales officielles pour sécuriser votre démarche.

Comprendre les régimes d’imposition en LMNP

Les revenus issus de la location meublée sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), et non des revenus fonciers. En tant que LMNP, vous avez le choix entre deux régimes fiscaux principaux : le micro-BIC et le régime réel. Ce choix est déterminant pour l’optimisation de vos revenus locatifs.

Le régime Micro-BIC : la simplicité par défaut

Le régime micro-BIC s’applique automatiquement si vos recettes locatives annuelles ne dépassent pas certains seuils. C’est le régime de la simplicité : vous déclarez votre chiffre d’affaires brut, et l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire pour charges avant de calculer votre impôt.

Les seuils et abattements pour les revenus 2024 sont les suivants :

  • 77 700 € pour la location meublée classique, avec un abattement de 50 %.
  • 188 700 € pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes, avec un abattement de 71 %.

Ce régime est idéal si vos charges réelles (incluant les intérêts d’emprunt, les taxes, l’entretien, etc.) sont inférieures à l’abattement forfaitaire. Cependant, il ne permet pas de déduire l’amortissement du bien, ce qui constitue son principal inconvénient.

Attention aux évolutions législatives

La loi de finances pour 2024 a modifié les règles pour les meublés de tourisme non classés. Pour les revenus 2025, le seuil du micro-BIC pour ces locations devrait être abaissé à 15 000 € avec un abattement de 30 %. Il est crucial de rester informé des dernières évolutions qui peuvent impacter votre choix de régime.

Le régime réel : l’optimisation fiscale par la déduction

Le régime réel, qu’il soit simplifié ou normal, est souvent plus avantageux, surtout si vous avez des charges importantes ou si vous avez financé votre bien par un emprunt. Son principe est simple : vous déduisez de vos loyers l’ensemble de vos charges et frais réellement engagés pour leur montant exact.

Les charges déductibles incluent notamment :

  • Les intérêts d’emprunt et les frais de dossier.
  • Les primes d’assurance (PNO, GLI).
  • La taxe foncière et la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
  • Les frais de gestion locative.
  • Les charges de copropriété.
  • Les dépenses d’entretien et de petites réparations.

Mais le véritable atout du régime réel LMNP est l’amortissement. Il s’agit d’une charge comptable, non décaissée, qui représente la perte de valeur de votre bien immobilier et de son mobilier due à l’usure et au temps. En déduisant cet amortissement, vous pouvez réduire considérablement, voire annuler, votre bénéfice imposable pendant de nombreuses années.

L’option pour le régime réel : une décision stratégique

Si vous relevez de plein droit du régime micro-BIC, vous n’êtes pas contraint d’y rester. Vous pouvez choisir volontairement le régime réel. Cette décision, appelée « option », est encadrée par des règles et des délais stricts qu’il est impératif de connaître.

Calendrier fiscal pour choisir l'option du régime réel LMNP

Qui peut opter et quand ? Les délais à respecter

L’option pour un régime réel d’imposition est un choix actif qui doit être notifié à l’administration fiscale. Les délais pour exercer cette option varient selon votre situation.

1. Pour une activité existante :
Si vous êtes déjà loueur et que vous souhaitez passer du micro-BIC au régime réel pour l’année N, vous devez exercer votre option avant la date limite de dépôt de la déclaration de résultats de l’année N-1.

Exemple concret : Pour que vos revenus LMNP de 2025 soient imposés au régime réel, vous devez formuler votre option avant la date limite de dépôt de la déclaration des revenus de 2024, soit généralement en mai ou juin 2025. Cette règle, issue de la loi de finances pour 2022, a allongé les délais et offre plus de souplesse aux investisseurs.

2. Pour une nouvelle activité :
Si vous débutez votre activité de location meublée, l’option pour le régime réel doit être exercée au plus tard à la date du dépôt de votre première déclaration de résultats.

Exemple concret : Vous commencez votre activité le 1er mars 2024 et clôturez votre premier exercice le 31 décembre 2024. Vous aurez jusqu’à la date limite de la déclaration 2025 (portant sur les revenus 2024) pour choisir le régime réel.

3. Cas particulier du retour au micro-BIC :
Si vous étiez au régime réel de plein droit (car vous dépassiez les seuils du micro-BIC) et que votre chiffre d’affaires baisse, vous redevenez éligible au micro-BIC. Si vous souhaitez néanmoins rester au réel, vous pouvez exercer une option tardive, dans le délai de dépôt de la déclaration de l’année concernée.

Comment formuler son option ? Les modalités pratiques

L’option pour le régime réel n’exige pas de formalisme complexe. Selon la doctrine administrative, elle peut être réalisée :

  • Par courrier simple sur papier libre, daté et signé, adressé à votre Service des Impôts des Entreprises (SIE).
  • Via la messagerie sécurisée de votre espace professionnel sur le site impots.gouv.fr.

Il est recommandé de conserver une preuve de cet envoi (accusé de réception ou copie du message envoyé). Ce courrier doit clairement indiquer votre identité, votre numéro SIRET, l’adresse du bien concerné et votre volonté d’opter pour le régime réel d’imposition (simplifié ou normal) à compter d’une année fiscale précise.

Durée de validité, reconduction et renonciation

Une fois exercée, l’option pour le régime réel est engageante et obéit à des règles de reconduction et de renonciation.

  • Validité et reconduction : L’option est valable pour une année civile. Elle est ensuite reconduite tacitement chaque année pour une nouvelle période d’un an. Vous n’avez aucune démarche à effectuer pour la maintenir.
  • Renonciation : Si vous souhaitez revenir au régime micro-BIC (parce que vos charges ont baissé par exemple), vous devez notifier votre renonciation à l’administration fiscale. Le délai pour renoncer est le même que celui pour opter : vous devez le faire avant la date limite de dépôt de la déclaration de revenus de l’année précédant celle pour laquelle vous souhaitez revenir au micro.
    • Exemple : Pour que vos revenus 2026 soient à nouveau soumis au micro-BIC, vous devrez renoncer à votre option pour le réel avant la date de déclaration des revenus 2025 (au printemps 2026).

Anticipez votre choix !

Le choix entre micro-BIC et régime réel doit être mûrement réfléchi. Simulez le calcul de votre impôt dans les deux régimes avant de prendre une décision. Le régime réel est souvent plus complexe à gérer mais peut générer des économies d’impôts substantielles, notamment grâce à l’amortissement de votre bien et de vos meubles.

Les implications comptables et fiscales du régime réel

Opter pour le régime réel transforme votre statut de simple déclarant de revenus en celui de gérant d’une petite entreprise individuelle sur le plan fiscal. Cela implique des obligations plus lourdes mais ouvre la porte à une gestion fine de votre fiscalité.

Tenue de comptabilité et obligations déclaratives

Le principal changement est l’obligation de tenir une comptabilité d’engagement et de produire une déclaration de résultats annuelle, appelée liasse fiscale. Cette liasse, composée du formulaire 2031-SD et de ses annexes (notamment les tableaux d’amortissements et de provisions), détaille l’ensemble de vos produits et charges. Le résultat (bénéfice ou déficit) est ensuite reporté sur votre déclaration de revenus personnelle (formulaire 2042 C-PRO).

Cette tâche peut sembler intimidante et chronophage. C’est ici que des solutions spécialisées prennent tout leur sens. Plutôt que de recourir à un expert-comptable traditionnel, dont les honoraires peuvent être élevés, des plateformes en ligne permettent d’automatiser entièrement ce processus. En saisissant simplement vos loyers et vos charges dans un parcours guidé, vous pouvez générer votre liasse fiscale LMNP en quelques clics, avec la certitude d’être en conformité. Ces outils, agréés par l’administration, assurent également la télétransmission de votre déclaration, vous faisant gagner un temps précieux et vous évitant les erreurs de saisie, le tout pour un coût maîtrisé, souvent à partir de 219 € TTC.

La gestion des déficits en LMNP

Lorsque vos charges déductibles (y compris les amortissements) sont supérieures à vos recettes locatives, vous créez un déficit. La gestion de ce déficit est une spécificité du statut LMNP.

  • Règle générale : Le déficit issu de la location meublée non professionnelle ne peut pas être imputé sur votre revenu global.
  • Report en avant : Ce déficit est reportable exclusivement sur les bénéfices de même nature (issus de l’activité LMNP) des 10 années suivantes.

La part du déficit générée par les amortissements suit une règle encore plus spécifique : elle n’est pas reportable pendant 10 ans, mais mise en attente et pourra être déduite des bénéfices futurs sans limite de temps, une fois que les déficits « classiques » auront été apurés.

L’amortissement : le cœur de l’optimisation au régime réel

L’amortissement est la transcription comptable de la dépréciation de votre bien. Il permet de déduire chaque année une fraction du prix d’acquisition de l’immeuble et du mobilier, sans que cela ne corresponde à une sortie d’argent.

Pour le calculer, il faut ventiler le prix d’achat entre les différents composants (terrain, gros œuvre, toiture, installations techniques, etc.) et leur appliquer une durée d’amortissement propre. Par exemple, le gros œuvre peut être amorti sur 50 ans, tandis que le mobilier le sera sur 5 à 10 ans. Cette technique de l’amortissement par composant est la clé pour maximiser vos charges déductibles.

Une règle importante à noter : l’amortissement déduit au cours d’un exercice ne peut pas dépasser le montant du loyer diminué des autres charges. Autrement dit, l’amortissement ne peut pas créer de déficit. La fraction non utilisée est alors mise en report et pourra être utilisée les années suivantes.

Cas particuliers et points d’attention

La fiscalité de la location meublée comporte des subtilités qu’il est bon de connaître pour éviter les mauvaises surprises et profiter de tous les avantages possibles.

Location d’une partie de sa résidence principale

Si vous louez une ou plusieurs pièces de votre habitation principale, vous pouvez bénéficier d’une exonération totale d’impôt sur ces revenus, sous certaines conditions cumulatives :

  • La ou les pièces louées constituent la résidence principale du locataire (ou sa résidence temporaire s’il est saisonnier).
  • Le prix de location est fixé dans des limites « raisonnables ». Pour 2024, le plafond de loyer annuel par mètre carré est fixé à 206 € en Île-de-France et 152 € dans les autres régions.

Une autre exonération existe pour la location habituelle de chambres d’hôtes : si les revenus annuels de cette activité n’excèdent pas 760 € TTC, ils sont totalement exonérés.

Le cas des meublés de tourisme classés

Comme mentionné précédemment, les meublés de tourisme qui ont obtenu un classement officiel bénéficient d’un régime micro-BIC très favorable, avec un abattement de 71 % jusqu’à 188 700 € de recettes.

Avant d’opter pour le régime réel, un propriétaire de meublé classé doit donc faire un calcul précis. L’option ne sera pertinente que si le total de ses charges réelles et de ses amortissements dépasse 71 % de son chiffre d’affaires. Dans de nombreux cas, notamment pour les biens déjà amortis ou avec peu de charges, le régime micro-BIC peut rester plus avantageux pour ce type de location.

L’option pour le régime réel est une démarche puissante pour tout investisseur en location meublée souhaitant optimiser sa fiscalité. Si elle demande plus de rigueur administrative, les bénéfices, notamment via le mécanisme de l’amortissement, sont souvent considérables. La clé du succès réside dans une bonne anticipation des délais et une compréhension claire des obligations qui en découlent. Heureusement, des solutions existent aujourd’hui pour simplifier la gestion comptable et déclarative, rendant les avantages du LMNP au réel accessibles à tous.

FAQ

Quand dois-je exercer l’option pour le régime réel LMNP ?

Pour une activité existante, l’option doit être exercée avant la date limite de dépôt de la déclaration de revenus de l’année précédente (par exemple, avant mai/juin 2025 pour une application sur les revenus 2025). Pour une nouvelle activité, vous avez jusqu’au dépôt de votre première déclaration de résultats pour faire votre choix.

Puis-je revenir au régime micro-BIC après avoir opté pour le réel ?

Oui, c’est possible. L’option pour le réel est reconduite tacitement chaque année mais n’est pas irrévocable. Vous pouvez la dénoncer et revenir au micro-BIC en notifiant votre choix au service des impôts, dans les mêmes délais que pour l’option initiale (avant la déclaration des revenus de l’année N-1 pour une application en année N).

Quelles sont les principales charges déductibles au régime réel ?

Les principales charges déductibles incluent les intérêts d’emprunt, la taxe foncière, les primes d’assurance, les frais de gestion, les charges de copropriété, les dépenses d’entretien et de réparation, les honoraires de comptabilité, et surtout, l’amortissement du bien immobilier et du mobilier.

Est-ce que l’option pour le régime réel est toujours plus avantageuse ?

Non, pas systématiquement. Le régime réel est généralement plus intéressant si le total de vos charges déductibles et de vos amortissements est supérieur à l’abattement forfaitaire du micro-BIC (50% pour une location classique, 71% pour un meublé de tourisme classé). Une simulation est indispensable pour faire le bon choix en fonction de votre situation personnelle.

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