Vous louez un bien en meublé et vous vous demandez si le paiement de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) vous dispense automatiquement de la taxe d’habitation ? C’est une question légitime qui préoccupe de nombreux propriétaires-bailleurs sous le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). La fiscalité de la location meublée peut parfois ressembler à un labyrinthe, avec ses propres règles et ses subtilités. Entre ces deux impôts locaux, les situations peuvent varier drastiquement, allant de l’imposition unique à la double taxation.
L’objectif est de clarifier les choses. Comprendre qui paie quoi, dans quelles conditions, et comment les deux impôts s’articulent est essentiel pour optimiser votre fiscalité et éviter les mauvaises surprises. Démêlons ensemble les obligations fiscales liées à la CFE et à la taxe d’habitation en LMNP.
CFE et Taxe d’Habitation : Deux Impôts, Deux Logiques
Avant d’analyser les situations de cumul ou d’exonération, il est crucial de bien distinguer ces deux taxes. Bien qu’elles soient toutes deux des impôts locaux, leur fondement et leur champ d’application sont très différents.
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : L’impôt du loueur
La CFE est l’une des deux composantes de la Contribution Économique Territoriale (CET), avec la CVAE. Elle est due par toute personne physique ou morale qui exerce une activité professionnelle non salariée de manière habituelle. Or, du point de vue fiscal, la location meublée (même non professionnelle) est considérée comme une activité commerciale relevant des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).
- Qui est redevable ? Le loueur en meublé, en tant qu’exploitant.
- Base de calcul : La valeur locative cadastrale des biens immobiliers utilisés pour l’activité professionnelle.
- Principe : Dès que vous vous immatriculez en tant que LMNP et obtenez un numéro SIRET, vous êtes par principe redevable de la CFE. La première année d’activité, vous êtes exonéré, mais vous devez tout de même remplir une déclaration initiale (formulaire 1447-C-SD) avant le 31 décembre.
La CFE est donc directement liée à votre statut de loueur et à l’exercice de votre activité de location.
La Taxe d’Habitation : L’impôt de l’occupant (parfois du propriétaire)
La taxe d’habitation a connu une réforme majeure avec sa suppression progressive pour les résidences principales. Cependant, elle reste pleinement en vigueur pour les résidences secondaires. C’est ce point qui est au cœur de la problématique pour les propriétaires de locations saisonnières.
- Qui est redevable ? La personne qui a la disposition ou la jouissance du local meublé au 1er janvier de l’année d’imposition.
- Base de calcul : La valeur locative cadastrale du logement et de ses dépendances.
- Principe : Si un logement constitue une résidence secondaire, son propriétaire en est redevable, qu’il l’occupe ou non, dès lors qu’il peut potentiellement l’utiliser.
La confusion naît du fait qu’un même bien immobilier peut être à la fois le lieu d’exercice d’une activité (justifiant la CFE) et une résidence à la disposition du propriétaire (justifiant la taxe d’habitation).
Anticipez vos démarches déclaratives
Dès le début de votre activité de location meublée, il est impératif de la déclarer sur le guichet unique de l’INPI. Cette démarche vous permettra d’obtenir votre numéro SIRET, indispensable pour toutes vos obligations fiscales, y compris la CFE. Anticiper cette étape évite les régularisations tardives et simplifie grandement la gestion administrative de votre investissement.
Cumul ou Exonération : Quel impôt payer selon votre situation ?
La question de savoir si vous devez payer la CFE, la taxe d’habitation, ou les deux, dépend entièrement de l’usage que vous faites de votre bien loué. L’administration fiscale distingue principalement trois scénarios.
Cas 1 : Le logement est exclusivement dédié à la location
C’est le cas le plus simple. Vous possédez un bien immobilier que vous louez en meublé tout au long de l’année, sans jamais vous en réserver l’usage personnel. Ce logement n’est ni votre résidence principale, ni votre résidence secondaire.
Dans cette situation, vous êtes uniquement redevable de la CFE. Vous ne devez pas payer la taxe d’habitation, car vous n’avez pas la jouissance personnelle du bien. L’activité de location prime, et seule la fiscalité professionnelle s’applique.
C’est une règle claire : pas d’usage personnel, pas de taxe d’habitation.
Cas 2 : Le logement loué est votre résidence secondaire
Ici, la situation se complexifie. Le bien que vous mettez en location saisonnière est également votre résidence secondaire. Cela signifie que vous vous en réservez la possibilité d’usage pour vos vacances ou vos week-ends, en dehors des périodes de location.
Dans ce scénario, vous êtes redevable à la fois de la CFE et de la taxe d’habitation.
- La CFE est due au titre de votre activité de location meublée.
- La taxe d’habitation est due car le bien constitue votre résidence secondaire, dont vous conservez la jouissance une partie de l’année.
C’est le cas typique de double imposition. L’administration considère que deux faits générateurs d’impôt coexistent : l’exercice d’une activité professionnelle et la disposition d’une résidence personnelle.
Cas 3 : L’usage mixte avec une possibilité d’exonération de CFE
Ce cas de figure concerne les propriétaires qui se réservent la jouissance de leur bien une partie de l’année et le louent le reste du temps. Il ressemble au cas 2, mais avec une nuance importante qui peut changer la donne.
Selon l’article 1459-3° du Code Général des Impôts, le propriétaire est redevable de la taxe d’habitation. Cependant, il peut être exonéré de CFE.
Attention, cette exonération n’est pas automatique. Elle est conditionnée à une décision de la collectivité locale (commune ou EPCI). Si la collectivité n’a pas voté une délibération en ce sens, le propriétaire restera redevable des deux taxes.
Cette règle vise à éviter une double taxation systématique pour les locations saisonnières de courte durée dans une résidence personnelle. Il est donc impératif de se renseigner directement auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE) dont dépend le bien pour connaître la réglementation locale en vigueur.
Renseignez-vous auprès de votre commune
Les règles d’exonération de CFE pour usage personnel partiel ou de taxe d’habitation dans certaines zones dépendent de délibérations locales. La meilleure source d’information est le service des impôts (SIE) ou le service urbanisme de votre mairie. Ne présumez jamais d’une exonération, vérifiez-la !
Gérer efficacement vos obligations fiscales LMNP
La gestion des impôts et des déclarations est une part non négligeable de l’activité de loueur en meublé. Entre le choix crucial du régime fiscal (opter pour le micro-BIC ou le régime réel), la déclaration de début d’activité, la CFE, la TVA éventuelle et la production de la liasse fiscale annuelle, les démarches peuvent vite devenir chronophages et complexes.
Pour simplifier ces obligations, des plateformes spécialisées existent. Notre solution, Ma Déclaration Meublée, est conçue pour automatiser entièrement la production de votre déclaration fiscale LMNP. En saisissant simplement votre numéro SIREN, la plateforme récupère les informations de votre activité. Guidé par un questionnaire simple, vous renseignez vos loyers et vos charges. Le système se charge ensuite de tous les calculs complexes, notamment la gestion des amortissements par composants, qui est l’un des principaux avantages du régime réel.
En quelques clics, votre liasse fiscale est générée et prête à être télétransmise à l’administration fiscale, le tout pour un tarif maîtrisé à partir de 219 € TTC. C’est une solution fiable, agréée par l’administration, qui vous fait gagner du temps et vous assure une déclaration juste, sans les erreurs de saisie courantes.
Les cas particuliers et exonérations à connaître
Au-delà des trois scénarios principaux, certaines situations spécifiques peuvent ouvrir droit à des exonérations.
Exonération de taxe d’habitation pour les meublés de tourisme classés
Certaines communes peuvent décider d’exonérer de taxe d’habitation les locaux classés « meublés de tourisme » et les chambres d’hôtes. Cette possibilité est souvent offerte dans les zones de revitalisation rurale (ZRR) pour encourager l’activité touristique.
Si votre bien est classé et situé dans une ZRR, il est pertinent de vérifier si une telle exonération a été votée par votre commune. Cela pourrait vous permettre d’éviter le paiement de la taxe d’habitation, même si vous vous réservez un usage personnel du bien.
Autres exonérations de CFE pour les LMNP
Indépendamment des délibérations locales, il existe d’autres cas d’exonération de CFE prévus par la loi :
- Location d’une partie de votre résidence principale : Si vous louez une ou plusieurs pièces meublées de votre habitation principale, vous êtes totalement exonéré de CFE.
- Loueurs percevant des recettes très faibles : Une exonération est possible si vos recettes annuelles sont inférieures à un certain seuil (à vérifier chaque année).
- Locations meublées occasionnelles : La location ponctuelle et non répétée d’un bien peut échapper à la CFE, mais la notion « d’occasionnel » est appréciée au cas par cas par l’administration.
Attention à la double imposition !
Le risque de payer à la fois la CFE et la taxe d’habitation est bien réel, surtout pour les propriétaires de résidences secondaires qui pratiquent la location saisonnière. La clé est de bien définir l’usage de votre bien. Si vous vous en réservez la jouissance, même pour une courte période, vous vous exposez au cumul des deux impôts, sauf délibération contraire de votre commune pour la CFE. Une analyse précise de votre situation est indispensable.
En définitive, l’articulation entre la CFE et la taxe d’habitation pour un LMNP repose sur un principe simple : l’usage du bien. Un bien exclusivement professionnel est soumis à la CFE, tandis qu’un bien à usage personnel (résidence secondaire) est soumis à la taxe d’habitation. Lorsque les deux usages coexistent, la double imposition devient la règle, sauf exception locale. Être bien informé et, si besoin, bien accompagné par des outils performants, vous permettra de naviguer sereinement dans la fiscalité de votre investissement locatif et de vous concentrer sur l’essentiel : sa rentabilité.
FAQ : Vos questions sur la CFE et la Taxe d’Habitation en LMNP
Je paie déjà la CFE, suis-je automatiquement exonéré de la taxe d’habitation ?
Non, le paiement de la CFE n’entraîne pas une exonération automatique de la taxe d’habitation. Si le logement que vous louez constitue également votre résidence secondaire (c’est-à-dire que vous vous en réservez la possibilité d’usage), vous serez redevable des deux taxes. L’exonération de taxe d’habitation n’est acquise que si le bien est exclusivement dédié à la location, sans aucune jouissance personnelle.
Comment savoir si ma commune a voté une exonération de CFE pour les locations saisonnières ?
La source la plus fiable est de contacter directement le Service des Impôts des Entreprises (SIE) dont dépend votre bien immobilier. Vous pouvez également consulter le service de l’urbanisme de votre mairie ou rechercher les procès-verbaux des délibérations du conseil municipal ou de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) dont vous dépendez.
J’ai reçu un avis pour les deux taxes. Que dois-je faire ?
Commencez par analyser votre situation. Si le bien est effectivement votre résidence secondaire et que vous le louez une partie de l’année, il est probable que les deux impositions soient justifiées (sauf exonération locale de CFE). Si vous estimez qu’il y a une erreur, par exemple parce que le bien est loué en permanence sans usage personnel, vous devez prendre contact avec votre SIE pour contester l’une des deux taxes, en fournissant les justificatifs nécessaires (baux de location, etc.).
La suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale change-t-elle quelque chose pour ma location meublée ?
Non, cette réforme n’a aucun impact direct. La taxe d’habitation est maintenue pour toutes les résidences secondaires. Un logement LMNP que vous utilisez aussi pour votre usage personnel est considéré par l’administration fiscale comme une résidence secondaire. Il reste donc pleinement dans le champ d’application de la taxe d’habitation.

