Vous louez un bien meublé et vous vous interrogez sur le régime fiscal le plus adapté ? Entre la simplicité apparente du micro-BIC et l’optimisation promise par le régime réel, le choix peut vite devenir un casse-tête. Surtout avec les réformes annoncées pour 2025 qui sèment le doute sur des notions clés comme l’amortissement. Alors, le régime micro-BIC est-il toujours aussi simple et avantageux ? Et qu’en est-il réellement de l’amortissement dans ce cadre ?
Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) offre une fiscalité attractive pour les investisseurs immobiliers, mais il est crucial d’en maîtriser les subtilités. Au cœur de cette fiscalité se trouvent deux options radicalement différentes : le régime micro-BIC et le régime réel. Comprendre leur fonctionnement, et surtout comment ils traitent l’amortissement, est essentiel pour optimiser vos revenus locatifs et préparer l’avenir sereinement.
Le régime micro-BIC : la simplicité avant tout
Le régime micro-BIC est souvent présenté comme la voie de la facilité pour les loueurs en meublé. Son principal atout réside dans son fonctionnement simplifié, qui vous dispense de tenir une comptabilité détaillée. Si vos revenus locatifs de l’année précédente ne dépassent pas certains seuils, vous pouvez y prétendre.
Comment fonctionne le micro-BIC ?
Ce régime s’applique de plein droit si vos recettes locatives annuelles sont inférieures à :
- 77 700 € pour les locations meublées classiques (baux d’habitation longue durée).
- 188 700 € pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes.
Le principe est simple : vous déclarez le montant total de vos loyers bruts perçus (charges comprises), et l’administration fiscale applique automatiquement un abattement forfaitaire pour couvrir l’ensemble de vos charges. Cet abattement est de :
- 50 % pour les locations meublées classiques.
- 71 % pour les meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes.
Vous êtes donc imposé sur 50 % ou 29 % de vos revenus, qui sont ensuite ajoutés aux autres revenus de votre foyer fiscal et soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ainsi qu’aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
Attention à l’indivision !
Si vous détenez votre bien en indivision, vous ne pouvez pas opter pour le régime micro-BIC. Vous serez obligatoirement soumis au régime réel d’imposition, ce qui implique de tenir une comptabilité précise de vos recettes et de vos dépenses.
L’amortissement et le micro-BIC : le grand malentendu
C’est ici que réside une confusion fréquente. En régime micro-BIC, il n’y a pas d’amortissement comptable. Vous ne pouvez pas déduire la perte de valeur de votre bien ou de vos meubles. L’abattement forfaitaire de 50 % ou 71 % est réputé couvrir toutes vos charges, y compris l’usure de l’immeuble et du mobilier.
Comptablement, l’amortissement correspond à la constatation de la perte de valeur d’un bien due au temps et à son usage. C’est une charge calculée qui n’entraîne pas de sortie de trésorerie, mais qui vient réduire le résultat fiscal.
En choisissant le micro-BIC, vous acceptez un calcul simplifié où cette notion d’amortissement est « fondue » dans le forfait. Vous ne la calculez pas, vous ne la déclarez pas, et vous ne pouvez donc pas en bénéficier pour réduire votre base imposable au-delà de l’abattement. C’est l’un des principaux arguments en faveur du passage au régime réel LMNP, qui, lui, permet de déduire l’amortissement.
La réforme 2025 : ce qui change (et ce qui ne change pas) pour le micro-BIC
Une vague d’inquiétude a traversé le monde de l’investissement locatif avec l’annonce de la loi de finances pour 2025. Beaucoup de rumeurs ont circulé, notamment sur une potentielle remise en cause de la fiscalité des plus-values en micro-BIC. Il est temps de démêler le vrai du faux.
Le mythe de la réintégration des amortissements en micro-BIC
La plus grande crainte des investisseurs concernait la plus-value à la revente. La rumeur voulait que, même en micro-BIC, l’administration fiscale réintègre des « amortissements cachés » ou « théoriques » dans le calcul de la plus-value. Cela aurait considérablement alourdi l’impôt à la revente.
Rassurez-vous : cette mesure n’a pas été retenue. Aucun texte de loi n’impose la réintégration d’amortissements fictifs pour les loueurs en micro-BIC. La règle reste inchangée : la plus-value pour un LMNP au micro-BIC continue de suivre le régime des plus-values immobilières des particuliers.
Le calcul est le suivant :
Plus-value = Prix de vente – (Prix d’acquisition + Frais d’acquisition et travaux)
Cette plus-value bénéficie ensuite des abattements pour durée de détention, menant à une exonération totale d’impôt sur le revenu après 22 ans et de prélèvements sociaux après 30 ans. Votre choix pour le micro-BIC LMNP n’a donc aucune incidence négative sur le calcul de votre plus-value à la revente.
Les vrais changements : un coup de frein sur la location touristique
La réforme vise en réalité à réduire les avantages fiscaux jugés excessifs pour les locations de courte durée, type Airbnb. Les changements, applicables dès l’imposition des revenus de 2025, sont drastiques :
- Pour les meublés de tourisme non classés :
- Le plafond de recettes pour bénéficier du micro-BIC est abaissé de 77 700 € à 15 000 €.
- L’abattement forfaitaire est réduit de 50 % à 30 %.
- Pour les meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes :
- Le plafond de recettes est abaissé de 188 700 € à 77 700 €.
- L’abattement forfaitaire est réduit de 71 % à 50 %.
Cette mesure aura un impact majeur : de très nombreux loueurs saisonniers dépassant 15 000 € de revenus annuels basculeront obligatoirement au régime réel. Pour ceux restant en micro-BIC, la base imposable augmentera fortement.
Quid de la location meublée classique (longue durée) ?
Bonne nouvelle : si vous pratiquez la location meublée à l’année (bail d’un an, bail étudiant de 9 mois), vous n’êtes pas concerné par ces changements. Pour vous, le régime micro-BIC LMNP conserve ses règles actuelles :
- Plafond de recettes : 77 700 €
- Abattement forfaitaire : 50 %
La simplicité et les conditions du micro-BIC pour la location longue durée sont donc préservées.
Le régime réel : l’alternative pour optimiser votre fiscalité
Si le micro-BIC perd de son attrait pour la location saisonnière ou si vos charges réelles dépassent 50 % de vos loyers, le régime réel devient une option à considérer très sérieusement.
Le principe : déduire les charges et amortir le bien
Contrairement au forfait du micro-BIC, le régime réel vous permet de déduire l’ensemble de vos charges pour leur montant exact. La liste est longue et inclut notamment :
- Les intérêts d’emprunt et frais de dossier.
- Les primes d’assurance (PNO, GLI).
- Les frais de gestion locative.
- La taxe foncière et la CFE.
- Les charges de copropriété.
- Les frais d’entretien et de petites réparations.
- Les frais de comptabilité LMNP, qui peuvent eux-mêmes donner droit à une réduction d’impôt.
Mais le véritable avantage du régime réel est la possibilité de déduire l’amortissement. Vous pouvez amortir la valeur de l’immeuble (hors terrain), les travaux de rénovation, ainsi que le mobilier et les équipements. Cet amortissement par composant LMNP constitue une charge fiscale considérable qui vient réduire, voire annuler, votre résultat imposable pendant de nombreuses années.
Le régime réel, un levier puissant
Ne vous laissez pas impressionner par sa complexité apparente. Le régime réel est souvent bien plus avantageux que le micro-BIC. L’amortissement peut générer un déficit fiscal reportable, vous permettant de ne payer aucun impôt sur vos loyers pendant 10, 15 ans ou plus. C’est un différé d’imposition extrêmement efficace pour construire votre patrimoine.
Comment l’amortissement réduit vos impôts : exemple chiffré
Prenons un exemple simple pour comparer les deux régimes.
- Loyers annuels perçus : 15 000 €
- Charges déductibles réelles : 4 000 € (intérêts, taxes, assurances…)
- Amortissement annuel calculé : 7 000 €
| Régime | Calcul du revenu imposable | Revenu Imposable | Impôt (TMI 30%) + PS (17,2%) |
|---|---|---|---|
| Micro-BIC | 15 000 € x 50 % | 7 500 € | 3 540 € |
| Régime Réel | 15 000 € – 4 000 € (charges) – 7 000 € (amortissement) | 4 000 € | 1 888 € |
Dans cet exemple, le passage au réel permet d’économiser plus de 1 600 € d’impôts par an. Si les amortissements sont supérieurs au bénéfice (loyers – charges), ils créent un « déficit d’amortissement » reportable sans limitation de durée, qui effacera vos bénéfices futurs.
Micro-BIC ou Réel : comment choisir et déclarer ?
La décision entre le régime LMNP micro-BIC ou réel dépend entièrement de votre situation personnelle.
Faire le bon choix : une question de chiffres
Une règle simple peut vous guider : si le total de vos charges réelles additionné à votre amortissement annuel dépasse 50 % du montant de vos loyers bruts, le régime réel est très probablement plus intéressant. Pour les locations touristiques, avec le nouvel abattement à 30 %, le calcul est encore plus rapide.
Faire ces simulations peut sembler complexe. C’est pourquoi des plateformes comme Ma Déclaration Meublée automatisent entièrement ce processus. En renseignant simplement vos loyers et vos charges dans un parcours guidé, notre outil calcule instantanément l’amortissement et génère votre liasse fiscale LMNP complète et conforme. Pour un tarif à partir de 219 € TTC, vous bénéficiez de la même fiabilité qu’un expert-comptable, avec la simplicité du digital. Plus de 72 000 utilisateurs nous font déjà confiance pour optimiser leur fiscalité.
Les démarches pour opter pour le régime réel
Si vous débutez votre activité, vous pouvez choisir le régime réel lors de votre immatriculation. Si vous êtes déjà en micro-BIC, vous pouvez opter pour le réel en contactant votre Service des Impôts des Entreprises (SIE), généralement avant la date limite de dépôt de la déclaration de revenus de l’année précédente. L’option est valable un an et se reconduit tacitement.
Et la TVA dans tout ça ?
En règle générale, la location meublée classique n’est pas soumise à la TVA LMNP. Cependant, vous devenez redevable de la TVA si vous proposez, en plus de l’hébergement, au moins trois des quatre services suivants (para-hôtellerie) :
- Le petit-déjeuner.
- Le nettoyage régulier des locaux.
- La fourniture de linge de maison.
- La réception, même non personnalisée, de la clientèle.
C’est souvent le cas dans les résidences de services (étudiantes, seniors, tourisme). L’assujettissement à la TVA vous permet de récupérer la TVA payée sur votre prix d’acquisition et vos charges, ce qui peut représenter un avantage financier conséquent.
Le choix du régime fiscal est une décision stratégique qui impacte directement la rentabilité de votre investissement locatif. Si le micro-BIC conserve son avantage de simplicité pour la location longue durée, il est essentiel de ne pas s’arrêter à cette première impression. La réforme de 2025 le rend beaucoup moins attractif pour les locations saisonnières et pousse de fait les bailleurs vers le régime réel.
Le régime réel, grâce au mécanisme puissant de l’amortissement, reste la solution la plus efficace pour réduire, voire annuler, votre imposition sur les revenus locatifs. N’ayez pas peur de sa complexité supposée : des solutions en ligne performantes existent aujourd’hui pour vous accompagner et automatiser vos déclarations, rendant l’optimisation fiscale accessible à tous.
FAQ
L’amortissement est-il pris en compte en micro-BIC pour la plus-value ?
Non, absolument pas. En régime micro-BIC, vous ne pratiquez aucun amortissement comptable. Par conséquent, il n’y a rien à réintégrer dans le calcul de la plus-value lors de la revente du bien. Le calcul suit le régime des plus-values des particuliers, basé sur la différence entre le prix de vente et le prix d’achat.
Quels sont les changements de la réforme 2025 pour ma location longue durée en LMNP ?
Aucun. Si vous louez votre bien meublé avec un bail d’habitation classique (un an, neuf mois pour un étudiant), les règles du régime micro-BIC restent inchangées pour vous : le plafond de revenus reste à 77 700 € et l’abattement forfaitaire à 50 %. La réforme ne cible que les locations de courte durée.
Puis-je déduire mes charges (travaux, intérêts) en régime micro-BIC ?
Non. L’abattement forfaitaire de 50 % (ou 30 % pour le saisonnier non classé dès 2025) est réputé couvrir la totalité de vos charges. Vous ne pouvez déduire aucune dépense supplémentaire, qu’il s’agisse de travaux, d’intérêts d’emprunt, de taxes ou de frais de gestion. Si vos charges sont élevées, le régime réel est plus adapté.
Comment passer du régime micro-BIC au régime réel ?
Pour passer au régime réel, vous devez exercer une option auprès de votre Service des Impôts des Entreprises (SIE). Cette demande doit être faite avant la date limite de dépôt de la déclaration des revenus de l’année pour laquelle vous souhaitez appliquer le régime réel. Cette option est ensuite renouvelée tacitement chaque année.

